Lors de la célébration de ses 50 ans, Microsoft a vu son événement perturbé par deux employées dénonçant les contrats de l’entreprise avec l’armée israélienne. Elles accusent Microsoft d’avoir fourni des outils d’intelligence artificielle utilisés dans les frappes menées à Gaza.
Une prise de parole en plein événement
Hier, vendredi 4 avril, lors d’un événement organisé au siège de Microsoft à Redmond pour célébrer les 50 ans de la société, deux employées ont interrompu la présentation du directeur de l’IA, Mustafa Suleyman. Ce dernier présentait les nouvelles fonctionnalités de Copilot, l’assistant basé sur l’intelligence artificielle du groupe, devant un public prestigieux incluant Bill Gates, Steve Ballmer et Satya Nadella.
La première interruption est venue d’Ibtihal Aboussad, qui a interpellé Suleyman en criant que Microsoft avait du sang sur les mains. Elle l’a accusé de vendre des armes d’IA à l’armée israélienne et a évoqué les dizaines de milliers de morts à Gaza. Elle a également jeté un keffieh sur la scène avant d’être escortée hors de la salle. Plus tard dans la journée, une deuxième employée, Vaniya Agrawal, est montée sur scène au moment où les trois anciens PDG s’exprimaient. Elle a dénoncé à son tour la collaboration de Microsoft avec Israël.
Une accusation déjà évoquée dans la presse
Les accusations ne sont pas nouvelles. En février dernier, une enquête de l’agence Associated Press révélait que des technologies développées par Microsoft et OpenAI auraient été utilisées par l’armée israélienne pour identifier des cibles lors de bombardements à Gaza et au Liban. L’enquête évoquait en particulier l’utilisation de Microsoft Azure dans des opérations de surveillance et d’analyse de données par Tsahal. L’entreprise, de son côté, a refusé de commenter les informations publiées.
Mustafa Suleyman, en charge de l'IA chez Microsoft
Une protestation interne de plus en plus visible
Microsoft fait face à une contestation croissante en interne. Plusieurs employés protestent depuis des mois contre les contrats entre la société et Israël, à travers des initiatives comme le groupe No Azure for Apartheid. En février, cinq salariés avaient déjà été exclus d’une réunion avec Satya Nadella après avoir manifesté leur opposition.
Dans la foulée de la protestation du 4 avril, Aboussad et Agrawal ont perdu l’accès à leurs comptes professionnels. Elles affirment ne pas avoir encore été informées officiellement d’un licenciement. Agrawal a quand même envoyé un message aux employés de l’entreprise annonçant son départ volontaire, expliquant qu’elle refusait de travailler pour une entreprise impliquée dans une injustice violente. Ambiance tendue pour une fête d’anniversaire.