Bernard Arnault, patron de LVMH, a chuté à la 9e place du classement Bloomberg des plus grandes fortunes mondiales. En un an, il a perdu 79 milliards de dollars, en raison de la baisse des actions LVMH, du ralentissement économique chinois, des tensions politiques en France et aux États-Unis.
Encore premier au printemps 2024, Bernard Arnault ne figure plus que dans le bas du top 10 des fortunes mondiales. Au 26 mai 2025, sa fortune est estimée à 152 milliards de dollars, selon Bloomberg. Cela représente une perte de 79 milliards sur un an, dont 24 milliards rien que depuis janvier. Un décrochage brutal, principalement lié à la baisse du cours de LVMH, qui s’est effondré de 36 % en douze mois. Le groupe de luxe qu’il dirige est désormais devancé par Hermès en termes de capitalisation boursière.
LVMH sous pression : résultats en berne et marché chinois en panne
Les résultats financiers de LVMH déçoivent. La division phare “mode et maroquinerie” accuse un repli de 5 % au premier trimestre, malgré le Nouvel An chinois. Le moteur chinois, qui représentait jusqu’à récemment 40 % de la croissance du luxe, cale. La classe moyenne locale, autrefois grande consommatrice, restreint ses dépenses. Et côté américain, rien pour compenser : les menaces douanières de Trump sur le cognac ou le champagne entretiennent un climat d’incertitude (même si les droits de douane restent suspendus jusqu’au 9 juillet).
Instabilité politique et chute de la Bourse : le contexte français aggrave la situation
La situation politique française n’a rien arrangé. La dissolution surprise de l’Assemblée nationale en juin 2024 a accentué la chute du cours de LVMH. En quelques jours, l’action a perdu près de 7 %, réduisant la fortune d’Arnault de 9 milliards de dollars. Le PDG, qui détient 48 % du groupe via la Financière Agache, voit son patrimoine dépendre étroitement des fluctuations boursières. Malgré son détachement affiché, la pression est réelle. Tu m’étonnes, moi aussi si je perdais 79 milliards, je serais quelque peu tendus.
Fin de cycle ou simple trou d’air pour le leader du luxe ?
Le recul de Bernard Arnault dans ce classement arrive dans un contexte plus large : celui d’un secteur du luxe en repli. LVMH envisage désormais des suppressions de postes chez Moët Hennessy (1 000 à 1 200 emplois menacés). La fortune d’autres magnats du luxe, comme François Pinault, recule aussi. Mais avec 152 milliards de dollars, Arnault est toujours un poids lourd, même s’il s’éloigne du podium occupé par Musk, Bezos et Zuckerberg. Fin d’un règne ou pause conjoncturelle ? L’avenir proche le dira.