La rentrée s’annonce sous haute tension pour les plateformes numériques. L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) publie une nouvelle étude montrant que plus de la moitié des enfants de 11 ans utilisent quotidiennement les réseaux sociaux.
Elle veut alerter sur ce inquiétant constat alors que la loi française interdit, en théorie, l’ouverture d’un compte avant 13 ans. Face à cette situation, le régulateur entend passer à la vitesse supérieure.
« Resserrez les boulons » ! oui mais comment ?
Dans ce cadre, l'Arcom organisait, ce jeudi 25 septembre, un événement dédié. Au programme, on trouvait deux tables rondes et une intervention de Jonathan Haidt, qui pouvait être suivi en direct, dès 14h30, sur le site de l’Arcom et ses réseaux sociaux. Nous allons faire du respect de l’âge d’accès aux plateformes et du déploiement de mesures pour rendre les plateformes plus sûres nos deux priorités, a affirmé Martin Ajdari, président de l’Arcom, lors d’un point presse. Pour Benoît Loutrel, il s'agit désormais de resserrer les boulons.
Concrètement, l’autorité souhaite renforcer le contrôle de l’âge à l’inscription. Jusqu’ici, les plateformes se contentent de faire accepter leurs conditions générales d’utilisation, un système jugé inefficace et reposant largement sur la bonne foi des utilisateurs. L’Arcom veut désormais imposer des solutions plus robustes, alors même que de nouvelles technologies de vérification d’âge émergent et se perfectionnent.
Vers une interdiction aux moins de 15 ans ?
La protection des mineurs est devenue une priorité politique. Le gouvernement envisage d’aller plus loin qu’aujourd’hui, en portant à 15 ans l’âge minimum d’inscription sur les réseaux sociaux. Cette mesure répond à la pression croissante des associations de protection de l’enfance, inquiètes des effets des algorithmes et de l’exposition précoce aux contenus sensibles.
Dans ce contexte, l’Arcom entend vérifier que les outils de régulation déjà mis en place — comme le couvre-feu numérique proposé par certaines plateformes — soient réellement efficaces et activés par défaut. L’objectif affiché : redonner aux parents un levier de contrôle concret, et contraindre les géants du numérique à davantage de transparence.
Les plateformes sous surveillance
Pour Meta, TikTok, Snap, YouTube et les autres, la rentrée s’annonce compliquée. L’Arcom veut à la fois accroître ses capacités de contrôle et pousser à la mise en œuvre de solutions techniques fiables, sous peine de sanctions. Dans le sillage du Digital Services Act (DSA), la France veut montrer qu’elle ne laissera plus les plateformes gérer seules l’accès des mineurs.
Avec un enfant sur deux de 11 ans déjà présent quotidiennement sur les réseaux sociaux, la régulation devient un enjeu sociétal majeur. Entre pressions politiques, contraintes techniques et responsabilités parentales, l’équilibre reste fragile. Mais l’Arcom semble déterminée : cette année, la bataille du numérique pour les mineurs se jouera sur le terrain du contrôle de l’âge.