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Meta veut désormais faire appel à papa Trump si la méchante Europe s’en prend à elle

Par Vincent Lautier - Publié le

Meta n’a visiblement pas apprécié les récentes régulations européennes et les amendes qui vont avec. Lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, Joel Kaplan, responsable des affaires mondiales du groupe, a clairement laissé entendre que si l’Union européenne continue à s’acharner sur l’entreprise, Meta n’hésitera pas à faire appel à l’administration Trump. L’idée ? Faire reconnaître par le gouvernement américain que ces régulations sont discriminatoires envers les entreprises technologiques américaines.

Joel Kaplan, proche de Donald Trump, désormais dans l'équipe de direction de Meta
Joel Kaplan, proche de Donald Trump, désormais dans l'équipe de direction de Meta


Meta se sent persécuté par l’UE et compte bien le faire savoir



D’après Kaplan, il est normal qu’une entreprise signale à son gouvernement lorsqu’elle estime être traitée injustement. Comprendre : si les Européens continuent à taper sur Meta, Washington pourrait bien décider d’intervenir. Et avec Trump aux commandes, la menace est loin d’être anodine.

Des sanctions à répétition et une tension qui monte



Cela fait plusieurs années que l’Union européenne serre la vis aux géants du numérique, et Meta n’échappe pas à la règle. Entre amendes pour non-respect du RGPD, accusations d’abus de position dominante et nouvelles obligations liées à la loi sur les services numériques, l’entreprise a déjà dû payer plus de 2 milliards d’euros de sanctions. Dernièrement, elle a même dû ouvrir Facebook Marketplace à des concurrents en Europe pour éviter de se faire à nouveau taper sur les doigts.

Meta veut désormais faire appel à papa Trump si la méchante Europe s’en prend à elle


Forcément, cette situation ne plaît pas à Meta, qui estime être ciblé de manière injuste. Kaplan ne s’est pas privé de critiquer la stratégie européenne, et affirme que mesurer l’efficacité des régulations uniquement par le nombre d’amendes infligées est une erreur. En gros, selon lui, plutôt que de protéger les consommateurs ou de favoriser la concurrence, l’UE se contenterait de taxer les grandes entreprises américaines. Un discours qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd du côté de Trump.

Meta veut désormais faire appel à papa Trump si la méchante Europe s’en prend à elle


Trump en renfort ?



Si Meta agite la menace d’un soutien de la Maison-Blanche, ce n’est pas juste pour faire du bruit. Depuis son retour au pouvoir, Trump s’est déjà montré critique envers les sanctions européennes contre les entreprises américaines. Lors du dernier Forum économique mondial, il a qualifié ces amendes de forme de taxation et a affirmé que les États-Unis avaient de très gros problèmes avec la politique économique de l’UE.

Kaplan joue donc une carte très stratégique : en mettant Trump dans la boucle, Meta espère que la pression diplomatique forcera Bruxelles à revoir ses positions. Une approche qui tranche avec la stratégie habituelle de l’entreprise, plus portée sur la contestation juridique que sur l’intervention politique directe.

Reste à voir si cette menace suffira à faire plier l’Union européenne. Pour l’instant, les régulateurs européens ne semblent pas décidés à lâcher l’affaire, et ces menaces pourraient même provoquer l’effet inverse.