L'année 2025 semble être celle du changement d'orientation et d'organisation pour de nombreuses firmes techs. Ainsi, Meta vient d’amorcer une nouvelle vague de licenciements, marquant un tournant dans la culture interne de l’entreprise. Alors que près de 4 000 employés ont déjà été remerciés depuis ce lundi 10 février, des tensions émergent entre la direction et les salariés, exacerbées par des changements radicaux dans les politiques internes du groupe.
Des licenciements massifs
À l’origine, le groupe avait annoncé que ces licenciements concerneraient les employés les moins performants, sur la base d’évaluations internes (ce qui correspondrait en droit français au licenciement pour insuffisance professionnelle). Pourtant, plusieurs témoignages viennent à l'encontre de cette version officielle. Apparemment, de nombreux ex-employés -pourtant bien notés lors de leurs évaluations annuelles- affirment avoir été remerciés de manière inattendue.
Kaila Curry, une ancienne gestionnaire de contenus chez Meta, a partagé son expérience sur LinkedIn. Son témoignage illustre le climat d’incertitudes qui règne au sein du groupe, où les décisions de licenciement semblent aller bien au-delà de la seule performance des employés.
Je demandais souvent des retours, on m’a toujours dit que je faisais un bon travail. J’ai pris la parole parce que je ne voulais pas contribuer à une plateforme susceptible d’augmenter le taux de suicide chez les jeunes LGBTQ+. Peut-être que je ‘manquais d’énergie masculine’ (pour citer Mark Zuckerberg lui-même). Qui sait ?
Petit changement de look et de comportement
Des changements radicaux dans la politique de Meta
Depuis l’élection de Donald Trump, il est difficile d'ignorer les complets revirements auprès de certains dirigeants techs, à commencer par Mark Zuckerberg, qui a engagé un total virage stratégique (à moins que cela ne soit lié à son changement capillaire ?). Il a en effet modifié certaines politiques internes, et ce, pour mieux s’aligner sur la nouvelle administration américaine.
Parmi les mesures adoptées figurent la suppression du programme de fact-checking aux USA, qui réduit ainsi la lutte contre la désinformation sur Facebook et Instagram. A cela, s'ajoute la fin des initiatives en faveur de la diversité au sein de l’entreprise.
Ces changements ont provoqué une fronde, et certains employés se regroupant sur des applications sécurisées comme Signal pour organiser des discussions et des actions de contestation. Des pétitions circulent également en interne pour protester contre ces décisions.
Une direction intransigeante face aux critiques
Face à cette contestation croissante, la direction de Meta a durci le ton. Andrew Bosworth, directeur technique du groupe, a directement interpellé les employés mécontents sur le forum interne de Meta, qui compte près de 12 000 membres. Si vous pensez que tout le monde doit aimer nos politiques et que si ce n’est pas le cas, il faut fuir, alors je pense que vous devriez envisager de travailler ailleurs, a-t-il déclaré.
Le message est on ne peut plus clair face aux critiques des récentes décisions, notamment de la part des salariés qui dénoncent la suppression des programmes de diversité et la répression des voix dissidentes au sein de l’entreprise.