Bouygues Telecom a déposé plainte contre Free pour publicité mensongère. L’opérateur reproche à son concurrent d’avoir présenté la Freebox Ultra comme équipée du WiFi 7 alors qu’elle ne serait pas certifiée. Une nouvelle bataille judiciaire dans un marché du très haut débit où la communication joue un rôle clé.
Free visé par une plainte pour publicité mensongère
Les tensions entre Bouygues Telecom et Free ne sont pas nouvelles, mais cette fois, elles prennent une tournure judiciaire. D’après L’Informé, Bouygues Telecom a assigné Free en justice en septembre dernier devant le tribunal de commerce de Paris. En cause ? La communication autour du WiFi 7 sur la Freebox Ultra, lancée en janvier 2024. Free avait alors annoncé être le premier opérateur au monde à proposer cette technologie, un argument largement mis en avant dans ses publicités.
Problème : selon Bouygues Telecom, la Freebox Ultra et ses répéteurs WiFi ne sont toujours pas certifiés par la WiFi Alliance, l’organisme qui valide officiellement cette norme. L’opérateur estime donc que Free a induit les consommateurs en erreur en revendiquant un WiFi 7 « complet », alors que certains équipements ne prennent en charge que deux des trois bandes de fréquences utilisées par cette technologie.
Un tacle en retour de Bouygues Telecom
Bouygues Telecom a attendu le lancement de sa propre box WiFi 7 début 2025 pour répondre. Son directeur général a alors insisté sur le fait que la Bbox WiFi 7 était bien certifiée, contrairement à ce qui se ferait « ailleurs ». Un message à peine déguisé pour attaquer Free sur son terrain.
Les deux opérateurs proposent pourtant des performances théoriques similaires : un débit pouvant atteindre 7 Gbit/s, une largeur de bande de 320 MHz sur la fréquence 6 GHz et la technologie MLO (Multi-Link Operation) permettant de se connecter simultanément à plusieurs bandes. Mais pour Bouygues Telecom, la certification garantit une compatibilité optimale avec tous les appareils connectés, ce que Free ne pourrait pas assurer en l’état.
Une guerre des mots et des technologies
Au-delà de la question technique, cette affaire s’inscrit dans une concurrence accrue entre les fournisseurs d’accès à Internet. Avec la fin progressive de l’ADSL et la généralisation de la fibre optique (huit foyers sur dix y étaient raccordés fin septembre 2024, selon l’Arcep), les opérateurs cherchent à se démarquer par les innovations et les débits toujours plus élevés.
Bouygues Telecom reproche également à Free des attaques verbales. Lors du lancement de la Freebox Ultra, Xavier Niel avait critiqué les choix stratégiques de ses concurrents sur le 10 Gbit/s, en rappelant qu’ils jugeaient cette vitesse inutile il y a quelques années. Bouygues Telecom voit dans ces déclarations un dénigrement à peine voilé et les ajoute à sa plainte.
Pour l’instant, ni Free ni Bouygues Telecom n’ont réagi officiellement. Le montant des dommages et intérêts demandés par Bouygues Telecom n’a pas été précisé. Reste à voir si cette bataille juridique aura un impact sur la course au WiFi 7 chez nos chers opérateurs.