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Attention, l’emoji pizza est détourné par des réseaux pédocriminels

Par Laurence - Publié le

Il semble inoffensif, et pourtant, l’emoji 🍕 est aujourd’hui au cœur d’un détournement inquiétant. Les policiers de la plateforme Pharos, qui traite les signalements de contenus illégaux sur internet, alertent sur son utilisation dans des cercles pédocriminels.

Police émoji pizza


Une “pizza” qui cache une réalité bien plus sombre



C’est dans une vidéo publiée sur X que la police nationale a lancé l’alerte. En effet, derrière ces comptes, se cachent des contenus pédopornographiques déguisés, qui échappent en partie aux modérations automatiques de plateformes -comme TikTok. L’emoji pizza sert alors de signal de reconnaissance entre les utilisateurs friands de ce type de contenu.



Ce détournement de cet émoji ne date pas d’hier. Il trouve son origine aux États-Unis, où des discussions sur le forum 4Chan ont fait émerger un sinistre jeu de mots. L’emoji représente une cheese pizza (soit une pizza au fromage) donne par abréviation, le sigle CP, qui est utilisé pour child porn. Ce code discret -qui était à la base une blague douteuse- s’est ensuite répandu sur les réseaux sociaux, attirant l’attention des autorités.

Telegram, un refuge pour ces contenus ?



L’objectif de ces comptes n’est pas toujours de diffuser directement du contenu illégal, mais plutôt d’attirer des individus vers des plateformes privées, comme Telegram. Or, le réseau de messagerie chiffré, fondé par Pavel Durov, a souvent été accusé de ne pas coopérer avec les autorités européennes. Ce qui a d'ailleurs mis le feu aux poudres et généré l'enquête que l'on connait qui a conduit à la mise en examen du CEO.

En début d'année, Telegram avait d'ailleurs annoncé le déploiement d’une nouvelle fonctionnalité visant à renforcer la transparence et à limiter les arnaques et la désinformation sur sa plateforme. Si la pression continue de s’intensifier, Telegram pourrait être contraint de modifier en profondeur son fonctionnement, voire de faire face à des interdictions dans certains pays.

La police nationale insiste sur un point : ne pas interagir avec ces comptes, mais les signaler immédiatement à Pharos. Après analyse, la plateforme peut ouvrir une enquête et demander des informations aux réseaux sociaux concernés.

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