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Appels de phares pour prévenir des gendarmes : ce préfet s’agace !

Par Vincent Lautier - Publié le

Le préfet du Cantal, Philippe Loos, en a ras-le-bol des appels de phares pour prévenir des contrôles routiers. Pour lui, ce geste solidaire entre automobilistes peut clairement aider des criminels à échapper aux forces de l’ordre.

Appels de phares pour prévenir des gendarmes : ce préfet s’agace !


Un geste « solidaire » qui pose problème


On l’a tous fait ou presque : un petit appel de phare pour prévenir les autres qu’il y a des gendarmes un peu plus loin sur la route. Mais ce geste de solidarité routière ne plaît visiblement pas du tout au préfet du Cantal, Philippe Loos. Au micro de la radio Totem, il a carrément poussé un coup de gueule : Il faut qu’on arrête de faire des appels de phare quand on croise des contrôles de gendarmerie sur la route.

Selon lui, ce n’est pas juste une question de faire ralentir les excès de vitesse. En fait, ça complique carrément certaines opérations de recherche. Ce sont parfois des recherches de délinquants qui viennent de commettre des crimes ou des délits, insiste-t-il. Traduction : ce fameux coup de phare pourrait bien permettre à des criminels de rebrousser chemin avant même d’être repérés.

Appels de phares pour prévenir des gendarmes : ce préfet s’agace !


Légal, mais pas vraiment apprécié



Le truc c’est qu’en fait, juridiquement, rien n’interdit de faire des appels de phares pour prévenir d’un contrôle routier. Ce qui n’est pas interdit est permis, rappelle Étienne Lejeune, avocat en droit routier. Tant que ça n’éblouit personne la nuit, ce geste reste parfaitement légal.

En 2015, la Gendarmerie nationale avait même tenté de sensibiliser le public avec une vidéo expliquant qu’un appel de phare peut parfois faciliter des crimes graves, comme un enlèvement d’enfant. Mais malgré les tentatives de dissuasion, cette pratique reste hyper répandue, surtout dans les zones rurales comme le Cantal.

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Waze, le nouveau coupable ?



Si le préfet s’agace autant, c’est aussi parce que les appels de phares n’ont pas complètement disparu malgré l’essor des applications comme Waze. Ces applis permettent aux conducteurs de signaler en temps réel la présence de contrôles routiers. Et si ça marche bien en ville, c’est une autre histoire dans les campagnes où Waze n’est pas vraiment dans les habitudes.

Là où ça devient intéressant, c’est que les autorités peuvent légalement interdire ces signalements par Waze dans certaines situations précises : recherche de criminels, contrôle d’alcoolémie ou de stupéfiants, etc. Le Code de la route permet en effet de bloquer temporairement ces alertes sur un rayon de 10 km en dehors des villes, et de 2 km en zone urbaine.

Pas de solution évidente



Alors, interdire les appels de phares ? Ça paraît compliqué tant que rien ne les rend illégaux. Philippe Loos appelle quand même à un peu de bon sens de la part des automobilistes : On est tous acteurs de notre propre sécurité et les gendarmes sont là pour l’assurer au quotidien.

Quoi qu’il en soit, pour l’instant, difficile d’imaginer que les conducteurs abandonnent cette vieille habitude. Entre ceux qui trouvent ça pratique et ceux qui veulent juste éviter l’amende, les appels de phares ont encore de beaux jours devant eux. D’ailleurs tiens, question, vous en faites souvent vous, des appels de phares de ce genre ?