Dès la fin du mois d’avril, Google Maps va désactiver les avis et les notes laissés sur les établissements scolaires dans le monde entier. Cette décision a été notamment saluée par les syndicats d’enseignants et le ministère de l’Éducation nationale, alors que la plateforme était souvent utilisée comme un défouloir anonyme.
Fin des commentaires négatifs gratuits
Comme l’a confirmé Google à l’AFP, cette mesure s’appliquera aux établissements d’enseignement général, qu’il s’agisse d’écoles primaires, de collèges ou de lycées. De large portée, la suppression concernera également les avis et notes déjà existants. Ces derniers disparaîtront progressivement dans les semaines suivant le lancement du déploiement mondial.
Pour rappel, l'application permet de laisser une note de 1 à 5 sur les endroits où se rendent les utilisateurs ou de laisser toutes sortes de commentaires. Mais en pratique on peut juger bien d'autres lieux que des restaurants ou des hôtels, et certains ne se privent pas de se lâcher sur les écoles primaires, les collèges ou les lycées.
Google justifie cette décision par la présence récurrente de contributions hors sujet, nuisibles et contraires à nos politiques, notamment sur les pages d’établissements parisiens, où l’on trouve encore aujourd’hui des commentaires comme pitoyable collège ou enseignants incompétents.
Une demande appuyée par le ministère et les syndicats
Le ministère de l’Éducation nationale a salué ce choix : Il s’agit de protéger l’institution et les personnels. De nombreux avis servaient de tribune à des revendications personnelles, sans possibilité de réponse ou de contradiction.
Dénonçant depuis plusieurs années l’impact de ces commentaires anonymes, les syndicats enseignants se disent aussi satisfaits. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, c’était devenu un défouloir public pour élèves ou parents mécontents. Même ton du côté de Jean-Rémi Girard (Snalc), qui considère que ce mode de notation n’avait rien de sain . Elisabeth Allain-Moreno (SE-Unsa) ajoute que la protection des personnels passe aussi par celle de l’école publique.
Des indicateurs officiels pour contrer les classements sauvages
En réponse aux multiples outils de classement des établissements, le ministère rappelle l’existence de ses indicateurs de valeur ajoutée (Ival et Ivac). Ceux-ci sont censés offrir une lecture plus juste des performances d’un établissement en tenant compte de critères sociaux, de la diversité des élèves et de leur progression.
Avec cette mesure, Google entend calmer les polémiques ou les vengeances personnelles contre certains professionnels de l’éducation, souvent ciblés par des notations injustifiées. Cette décision pourrait inspirer d’autres plateformes à revoir leurs systèmes d’avis pour des lieux sensibles.
