Donald Trump a annoncé vouloir prolonger une nouvelle fois la date butoir fixée à TikTok pour se vendre à une entreprise américaine. Prévue pour le 19 juin, cette échéance pourrait encore être repoussée malgré la loi en vigueur. En coulisses, les négociations piétinent, sur fond de tensions commerciales de plus en plus virulentes avec la Chine.
Trump temporise
Donald Trump a confirmé dans une interview diffusée dimanche qu’il prolongerait le délai accordé à TikTok si aucun accord n’est trouvé d’ici le 19 juin. La loi adoptée en 2024 impose pourtant à ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, de céder ses activités américaines sous peine d’interdiction. Déjà repoussé deux fois, d’abord en avril, puis en juin, le bannissement semble de plus en plus improbable. Trump affirme même qu’il a “un petit faible” pour l’application, évoquant son rôle supposé dans sa victoire auprès des jeunes électeurs.
TikTok, atout électoral et casse-tête géopolitique
Trump n’a jamais caché son intérêt stratégique pour TikTok. Selon lui, l’application lui aurait permis de séduire massivement les jeunes votants lors de la présidentielle de 2024, une affirmation pourtant contredite par plusieurs sondages, mais qu’il continue de marteler. Cette posture n’a clairement rien à voir avec celle de son premier mandat, où il souhaitait bannir l’app pour des raisons de sécurité nationale. Aujourd’hui, le ton est plus conciliant : il affirme vouloir “protéger TikTok”, quitte à aller contre les critiques du Congrès et de son propre camp.
Un accord au point mort
Un projet de cession des actifs américains de TikTok est bien sur la table, mais reste suspendu aux relations tendues entre Washington et Pékin. La Chine freine toute approbation depuis que Trump a réactivé une politique de tarifs douaniers agressive. Le président laisse entendre qu’il pourrait moduler ces taxes pour faciliter un accord, et à même suggéré qu’une « petit réduction » pourrait suffire. En attendant, aucun deal n’a été validé, mais les discussions continuent entre ByteDance et des investisseurs américains.
Une application en sursis
En janvier, TikTok avait brièvement disparu des stores Apple et Google, avant de revenir en ligne suite à une déclaration de Trump annonçant une nouvelle extension. L’entreprise avait alors publiquement remercié le président. Cette gestion au coup par coup inquiète certains élus démocrates, qui doutent de la légalité des extensions successives. Officiellement, l’application reste menacée de bannissement. En pratique, Trump semble déterminé à gagner du temps et maintenir TikTok en ligne, même sans accord.
