De plus en plus présents sur TikTok, des lives complètement improbables de vente de bonbons séduisent un jeune public grâce à leur mise en scène et à l’attrait de produits venus de l’étranger. Mais entre prix exagérés et risques réels pour la santé, ces friandises ne sont pas toujours sans danger, loin de là.
Une mise en scène bien rodée pour vendre des cochonneries
Sur TikTok, les vidéos de préparation de commandes de bonbons se multiplient. Des comptes comme CandyMix ou CandyDouceur réunissent des centaines de milliers d’abonnés autour de vidéos où les vendeurs, souvent jeunes, préparent en direct des colis remplis de friandises colorées. Les produits sont importés des États-Unis, de Corée ou du Japon, ce qui participe à leur rareté perçue. Dans la foulée, les vendeurs commentent les choix, présentent les nouveautés et lancent régulièrement des promotions qu’ils présentent comme limitées.
Ce format rappelle le télé-achat et repose sur une forte dimension visuelle et sonore (couleurs vives, textures, bruits ASMR). Le succès est tel que certaines boutiques en ligne spécialisées, comme CandyMix, annoncent plusieurs dizaines de milliers de commandes passées en quelques mois, sans que l’info soit vraiment vérifiable.
Des produits rares, mais à quel prix ?
L’un des principaux arguments de vente de ces boutiques repose sur la rareté supposée des produits proposés. Les friandises ne sont pas disponibles en grande surface, ce qui justifie des prix bien plus élevés. Par exemple, des bonbons Hitchies vendus 12,50 €/kg en magasin sont proposés à des prix doublés chez ces revendeurs.
Rien d’illégal à cela. Le droit de la consommation autorise la vente de produits étrangers, à condition qu’ils respectent la réglementation du pays dans lequel ils sont vendus. Le problème, c’est que ce respect des règles n’est pas toujours garanti, loin de là.
Des additifs interdits toujours présents
Les friandises vendues via TikTok proviennent souvent de pays où les normes sont plus souples qu’en Europe. Aux États-Unis, les additifs sont autorisés par défaut, sauf si des risques avérés sont identifiés. En Europe, la logique est inverse : les substances doivent être évaluées et autorisées avant leur utilisation.
Résultat : certains produits contiennent des additifs interdits en France. Le colorant E129, par exemple, est accusé de favoriser l’hyperactivité chez les enfants. Il est pourtant présent dans plusieurs Fanta importés et vendus en ligne. Le dioxyde de titane (E171), interdit dans toute l’UE depuis 2022 car classé comme cancérogène possible, reste utilisé dans certains bonbons Nerds par exemple, disponibles sur des sites comme Magic-Candy.
Règles d’hygiène et mentions légales parfois absentes
Au-delà de la composition, d’autres aspects posent question. Certaines vidéos montrent des vendeurs préparant les commandes à mains nues, sans gants, ni respect visible des normes d’hygiène. Des confiseries sont parfois reconditionnées dans des emballages non conformes, sans traduction en français, ni indication claire des allergènes ou des ingrédients.
Certains sites omettent aussi d’afficher les mentions légales obligatoires, comme les avertissements sanitaires ou la liste complète des composants. Ce manque de transparence empêche les consommateurs de faire un choix éclairé, en particulier sur des produits destinés à un jeune public.
Des pratiques encore peu contrôlées
À ce jour, les autorités sanitaires françaises n’ont pas communiqué officiellement sur cette tendance. Et pourtant, la vente de produits alimentaires non conformes ou mal étiquetés constitue une véritable infraction. En cas de contrôle, des sanctions peuvent s’appliquer, allant du retrait des produits à des poursuites administratives ou judiciaires.
En attendant, il revient à vous, consommateurs, de faire preuve de vigilance. L’application Yuka peut aider à identifier les substances à éviter. Lire les étiquettes, même en ligne, est toujours utile, tout comme s’assurer de la fiabilité du site.
Les bonbons vendus sur TikTok ne sont pas tous dangereux, mais vous l’avez compris, beaucoup échappent aux standards européens. Le prix élevé n’est pas forcément synonyme de qualité, et certaines pratiques pourraient mériter un encadrement plus strict. Et puis surtout, accessoirement, vous goinfrer de bonbon risque de vous rendre diabétique, et croyez moi, c’est pas chouette (et je sais de quoi je parle !)