Le grand déballage commence. Le procès de l'affaire Cambridge Analytica s'ouvre aujourd'hui dans le Delaware. Sur le banc des accusés : Mark Zuckerberg et d'autres figures de la tech, à qui les actionnaires de Meta réclament 8 milliards de dollars pour avoir failli à protéger la vie privée des utilisateurs.
Un procès à 8 milliards de dollars
C'est un procès hors norme qui s'ouvre ce mercredi. Des actionnaires de Meta attaquent personnellement Mark Zuckerberg, mais aussi d'autres grands noms comme l'ex-numéro 2 Sheryl Sandberg ou les investisseurs Marc Andreessen et Peter Thiel.
Leur demande ? Que les dirigeants remboursent de leur poche les 8 milliards de dollars que l'entreprise a dû payer en amendes et en frais de justice suite au scandale. Ils les accusent d'avoir sciemment violé un accord de 2012 avec les autorités américaines qui les obligeait à protéger les données des utilisateurs.
Retour sur le scandale Cambridge Analytica
Pour rappel, ce scandale, qui a éclaté en 2018, a révélé comment la société de conseil politique Cambridge Analytica avait réussi à siphonner les données de 84 millions d'utilisateurs de Facebook sans leur consentement.
Grâce à une simple application de "quiz de personnalité", et à cause d'une politique de partage de données très laxiste de la part de Facebook à l'époque, la firme avait pu constituer des profils psychologiques très détaillés, utilisés ensuite pour des campagnes de manipulation politique, en particulier lors de l'élection de Donald Trump en 2016.
Zuckerberg et le conseil d'administration accusés personnellement
Les accusations des actionnaires sont graves. Ils estiment que Mark Zuckerberg et son conseil d'administration ont non seulement failli à leur devoir de surveillance, mais qu'ils ont aussi activement cherché à étouffer l'affaire.
Ils accusent notamment Zuckerberg d'avoir négocié lui-même l'amende record de 5 milliards de dollars avec l'agence américaine de la concurrence (la FTC) dans le but précis d'éviter toute poursuite personnelle à son encontre.
On en dit quoi ?
Ce procès est exceptionnel. C'est l'une des premières fois que des dirigeants d'une si grande entreprise sont poursuivis personnellement par leurs propres actionnaires pour des manquements éthiques. C'est une tentative de rendre les individus responsables des dérives de leur entreprise.
Cette affaire illustre la différence de culture fondamentale entre la Silicon Valley du "move fast and break things" et l'approche d'Apple. On imagine mal un scandale de cette ampleur sur la vie privée à Cupertino, tant Apple en a fait son principal argument marketing. Ce procès est celui d'une vision de la tech où la croissance a été priorisée au détriment de tout le reste. Et vous, vous pensez que les dirigeants devraient être tenus personnellement responsables des scandales de leur entreprise ?
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