Alors que s’ouvraient les débats dans l’affaire Cambridge Analytica devant le tribunal du Delaware (forcément), Mark Zuckerberg et plusieurs figures historiques de Facebook échappent donc au procès ! Ils ont en effet conclu in extremis un accord avec des actionnaires. Ce qui met fin au procès qui n'aura duré que quelques heures...
Un scandale toujours épineux pour Meta
Près de sept ans après l’explosion de l’affaire Cambridge Analytica, le passé continue de rattraper Meta. Des actionnaires du groupe, réunis en action collective, avaient saisi la justice américaine dès 2018, reprochant à Mark Zuckerberg et à ses plus proches collaborateurs -dont Sheryl Sandberg, ancienne numéro deux partie en 2022- d’avoir fait preuve de négligence dans la gestion de cette crise.
L’affaire Cambridge Analytica est un scandale planétaire révélé en 2018 : des données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs Facebook avaient été siphonnées à leur insu par un cabinet de conseil britannique, pour affiner le ciblage politique lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 et du référendum sur le Brexit. Une affaire qui avait valu à Facebook une amende record de 5 milliards de dollars infligée par la FTC (Federal Trade Commission), pour non-respect d’un accord passé avec les autorités en 2012.
Jusqu’à 8 milliards de dollars réclamés par les actionnaires
Au cœur du procès qui s’est ouvert mercredi à Wilmington : des accusations graves visant directement la gouvernance du groupe. Outre Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg, figuraient parmi les prévenus Marc Andreessen, figure du capital-risque technologique, l’entrepreneur Peter Thiel et même Jeffrey Zients, aujourd’hui directeur de cabinet de Joe Biden.
Les actionnaires réclamaient plus de 8 milliards de dollars de dommages et intérêts, montant calculé en tenant compte des amendes déjà payées par Facebook ainsi que des frais juridiques liés à l’affaire. La plainte évoquait aussi des soupçons de délit d’initiés, accusant certains membres du conseil d’administration d’avoir vendu des actions tout en connaissant l’ampleur de la crise à venir.
Meta, en tant que société, n’était pas poursuivie en tant que personne morale dans ce dossier. Mais c’est bien toute la direction historique du groupe qui était sur le banc des accusés.
Un accord discret
Après des mois de préparation, l’affaire promettait un procès médiatique retentissant, d’autant que tous les mis en cause devaient être auditionnés publiquement au tribunal du Delaware. Seul Jeffrey Zients avait témoigné mercredi en ouverture des débats.
Mais en coulisse, un accord a été trouvé dès le lendemain, permettant à Mark Zuckerberg et aux autres protagonistes d’éviter une comparution publique et d’éteindre l’action judiciaire. Le montant de cette transaction confidentielle n’a pas été dévoilé. En fait de procès historique, ce fut une audience éclair. Quelques heures et puis s'en vont avec une transaction certainement mirobolante...