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L’administration Trump s’en prend à la justice française dans l’affaire X

Par Laurence - Publié le

Alors que le parquet de Paris enquête sur d’éventuelles manipulations algorithmiques du réseau social X, les États-Unis dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et un acte de censure étrangère.

L’administration Trump s’en prend à la justice française dans l’affaire X


Les États-Unis montent au créneau contre la justice française



Le bras de fer entre la France et le réseau social X, propriété d’Elon Musk, a désormais une dimension diplomatique. Vendredi 25 juillet, le département d’État américain a vertement critiqué une enquête pénale ouverte par le parquet de Paris, visant X pour des soupçons d’ingérence étrangère.

Dans le cadre d’une enquête criminelle, un procureur français militant demande des informations sur l’algorithme propriétaire de X et a classé X comme un “groupe criminel organisé”, a dénoncé l’administration américaine dans un message publié sur le réseau social lui-même.

Le bureau des droits humains, de la démocratie et du travail -le Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor qui dépend du département d’État- a affirmé que les gouvernements démocratiques devraient permettre à toutes les voix de s’exprimer, ajoutant que les États-Unis défendront la liberté d’expression de tous les Américains contre les actes de censure étrangère.

Une enquête judiciaire sensible sur fond de soupçons d’ingérence



L’affaire remonte à janvier, lorsque deux signalements ont alerté les autorités françaises sur un possible usage de l’algorithme de X à des fins de manipulation électorale en Europe. Le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la gendarmerie nationale, visant à déterminer si X a modifié son algorithme pour favoriser des contenus politiques extrémistes ou des candidats spécifiques lors de scrutins européens. Le parti allemand d’extrême droite AfD, soutenu par Elon Musk, aurait ainsi bénéficié d’une mise en avant accrue.

L’enquête pénale vise X comme personne morale, ainsi que ses dirigeants. Elle porte sur deux infractions graves : altération du fonctionnement et extraction frauduleuse de données d’un système informatique en bande organisée, passibles de dix ans de prison et de lourdes amendes.

L’administration Trump s’en prend à la justice française dans l’affaire X


X refuse de coopérer et dénonce un "agenda politique"



La plateforme dirigée par Elon Musk s’est vigoureusement défendue. Elle affirme avoir refusé de transmettre à la justice française son algorithme de recommandation, ainsi que les données en temps réel des utilisateurs, dénonçant une allégation totalement fausse et un agenda politique déguisé en procédure judiciaire.

Cette affaire intervient alors que les tensions autour des plateformes numériques s’intensifient entre les États-Unis et l’Europe. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump et son administration multiplient les attaques contre les régulations européennes jugées trop restrictives. Le secrétaire d’État Marco Rubio et le vice-président J.D. Vance ont déjà critiqué publiquement les normes du Vieux Continent en matière de modération de contenus.

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Une affaire explosive



Alors que les enjeux d’ingérence numérique sont de plus en plus scrutés, notamment à l’approche des élections européennes et américaines, l’affaire X pourrait devenir emblématique d’un nouveau bras de fer transatlantique autour de la souveraineté numérique, de la liberté d’expression… et du pouvoir des algorithmes.