La guerre contre le partage de mots de passe monte d'un cran. Selon le journal L'Informé, Netflix, Disney et Apple ont relancé leur offensive judiciaire contre Spliiit, la plateforme française de partage d'abonnements. Mais avant un nouveau procès, la justice a ordonné une médiation pour tenter de trouver un accord.
Un service qui dérange les géants du streaming
Le principe de Spliiit est simple : mettre en relation des utilisateurs pour partager les frais d'un abonnement multi-écrans avec des inconnus. Une pratique qui permet de diviser la facture par deux ou trois, moyennant une commission pour la plateforme.
Mais cette "industrialisation" du partage de compte n'est évidemment pas du goût des services de streaming, qui y voient un manque à gagner. Dès 2021, Netflix, Disney et Apple, réunis au sein de la coalition anti-piratage ACE, avaient attaqué Spliiit en justice pour "parasitisme" et "violation des conditions d'utilisation".
La justice impose une médiation
Après une première manche remportée par Spliiit, qui avait joué sur la définition très floue du terme "foyer" dans les CGU, les géants américains sont revenus à la charge en 2024 avec un dossier plus solide.
Sauf que voilà, avant de trancher sur le fond, le tribunal a ordonné aux deux parties de s'asseoir à la table des négociations. Une médiation doit donc avoir lieu pour tenter de trouver un accord à l'amiable. Une tâche qui risque d’être compliquée.
Spliiit se défend d'être un "parasite"
Le PDG de Spliiit, Jonathan Lalinec, se montre quand même confiant. Il estime que son service n'est pas un "parasite", mais au contraire un "apporteur d'affaires" qui permet aux plateformes de toucher des clients qui, sinon, ne s'abonneraient pas.
Il souligne également que depuis le début de l'affaire, Netflix et Disney ont eux-mêmes fait évoluer leurs offres en proposant des options payantes "d'abonné supplémentaire", s'éloignant de la notion stricte de "foyer".
On en dit quoi ?
C'est un combat de David contre Goliath qui se joue. D'un côté, une petite startup française qui a surfé sur une pratique très répandue. De l'autre, des multinationales surpuissantes, bien décidées à mettre fin à ce qu'elles considèrent comme du piratage.
Cette médiation imposée par la justice est quand même intéressante. Elle montre que le cas n'est pas si simple. La notion de "foyer" est en effet de plus en plus floue à l'heure des familles recomposées et des étudiants. En industrialisant le partage, Spliiit a peut-être poussé le bouchon un peu loin, mais il a aussi mis en lumière l'hypocrisie des plateformes, qui ont longtemps toléré cette pratique avant de la combattre quand elle est devenue trop visible. Et vous, vous utilisez des services comme Spliiit pour partager vos abonnements ?
