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Stellantis : ils revendaient pour 500 000 € de pièces volées à l'usine sur Leboncoin

Par Vincent Lautier - Publié le

Deux salariés du site Stellantis de Vesoul ont été interpellés, soupçonnés d'un vol massif de pièces détachées. Le préjudice est estimé à près d'un demi-million d'euros. Le matériel était ensuite revendu par les suspects directement sur la plateforme Leboncoin. Les faits remonteraient à 2023.

Stellantis : ils revendaient pour 500 000 € de pièces volées à l'usine sur Leboncoin


Un préjudice estimé à un demi-million d'euros



L'affaire concerne l'usine Stellantis de Vesoul, un site stratégique pour le groupe. Deux employés, âgés de 35 et 38 ans, sont au cœur d'une enquête pour vols aggravés après la découverte d'un système de détournement de pièces automobiles à grande échelle. Selon les premières estimations fournies par Stellantis elle-même, le préjudice total de ces vols s'élèverait à une somme conséquente, évaluée entre 450 000 et 500 000 euros. Les deux hommes ont été placés en garde à vue. Le parquet de Vesoul précise que les faits ne sont pas récents et auraient débuté courant 2023, suggérant une opération bien rodée qui durait depuis plusieurs mois.

Stellantis : ils revendaient pour 500 000 € de pièces volées à l'usine sur Leboncoin


Pris la main dans le sac grâce à un trou dans le grillage



C'est une alerte des services de sécurité internes du site qui a mis fin au manège. Les agents ont remarqué du matériel volé, conditionné dans deux sacs, qui avait été stocké à proximité immédiate d'un trou repéré dans le grillage d'enceinte de l'usine. Cette découverte a déclenché l'intervention des forces de l'ordre, conduisant à l'interpellation rapide des deux salariés suspects. Durant leur garde à vue, les deux individus n'ont pas nié l'ensemble des accusations et ont, selon le procureur de la République Arnaud Grécourt, partiellement reconnu les faits qui leur sont reprochés.

Leboncoin comme plateforme d'écoulement



Le mode opératoire était simple. Les suspects ont expliqué aux enquêteurs qu'ils détournaient les pièces dans le but de les revendre notamment sur le site Leboncoin, ou plus simplement de s'en servir à des fins personnelles. Les perquisitions menées à leurs domiciles et dans leurs véhicules ont rapidement confirmé ces déclarations. Les enquêteurs ont mis la main sur des sommes d'argent en liquide ainsi que sur de très nombreuses pièces automobiles dont la provenance laisse peu de place au doute. Le site de Vesoul, employant 3 000 personnes, est le centre logistique mondial du constructeur pour ses pièces détachées.

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On en dit quoi ?



Ce n'est pas la première fois que Stellantis fait face à des vols sur ses sites français, Poissy ou Mulhouse ayant déjà été mentionnés par le passé. L'affaire de Vesoul soulève néanmoins la question de la sécurité interne de ce qui est présenté comme le centre logistique mondial des pièces. Que deux salariés aient pu, apparemment depuis 2023, détourner un demi-million d'euros de marchandise via un simple trou dans le grillage interroge sur les procédures de contrôle. Cela démontre aussi la facilité déconcertante avec laquelle des plateformes comme Leboncoin servent d'exutoire pour l'écoulement de marchandises volées, sans réel suivi de traçabilité.