Le marché automobile français a confirmé sa transformation en octobre 2025, avec une nette progression des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables, tandis que le thermique poursuit sa lente érosion. En effet, les immatriculations de voitures particulières ont progressé de 6,8 % par rapport à octobre 2024 avec 139 513 véhicules, tirés presque exclusivement par la dynamique électrique.
L’électrique franchit un cap symbolique
Pour la première fois, la part de marché des véhicules 100 % électriques a dépassé les 24 % en France, un record historique largement boosté par le leasing social. Le succès de la Renault 5 E-Tech (plus de 9 000 unités sur le mois) y contribue largement, suivie de la Tesla Model Y et de la Peugeot e-208.
Renault, dopé par le lancement de son modèle phare produit à Douai, reprend la tête du marché national, devançant Peugeot et Dacia. Elle classe aussi son e Scénic E-Tech avec 1 670 ventes — même s'il ne bénéficie pas du leasing social—, la R4 (avec 1 201 ventes) et la Megane E-Tech (pour 1 166 ventes), Du côté des marques étrangères, Tesla et Volkswagen confirment leur ancrage, même si la marque américaine voit sa part légèrement reculer face à la concurrence européenne.
Les hybrides se stabilisent, le diesel poursuit sa chute libre
Les hybrides non rechargeables restent stables autour de 28 % du marché, tandis que les diesels tombent à moins de 9 %, leur plus bas niveau historique. Les constructeurs français accélèrent leur transition, même si certains modèles thermiques continuent de performer dans les flottes professionnelles.
Les aides publiques (bonus, leasing social prolongé jusqu’en 2026) et la baisse des coûts des batteries favorisent cette électrification rapide, mais les experts soulignent que l’infrastructure de recharge reste le talon d’Achille du marché français, avec des disparités régionales persistantes.
Une mutation qui s’ancre dans la durée
Octobre 2025 illustre bien la bascule du marché français vers l’électrique, une tendance qui devrait s’amplifier à l’approche de 2030 et des objectifs européens de neutralité carbone. Si les ventes continuent sur ce rythme, la France pourrait franchir le seuil des 400 000 voitures électriques neuves vendues sur l’année, un jalon symbolique pour la filière.
En revanche, les prochains mois nous diront si cette dynamique résistera à la baisse attendue des aides publiques et au ralentissement économique prévu début 2026. En effet, les ventes reposent largement sur les subventions, notamment le leasing social. L’enjeu pour les constructeurs sera désormais de maintenir la demande tout en localisant la production, dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus féroce.