Panique dans l'industrie auto. Le gouvernement des Pays-Bas a pris le contrôle de Nexperia, un fabricant de puces qui appartient à une société chinoise. En réponse, la Chine bloque les exportations de ces puces. Volkswagen et Stellantis pourraient devoir arrêter leurs usines.
Les usines de Volkswagen et Stellantis bientôt à l'arrêt ?
L'inquiétude est grande chez les constructeurs automobiles. Volkswagen a déjà prévenu que des arrêts de production sont possibles à court terme. Chez Stellantis (le groupe qui possède Peugeot et Citroën, on ne vous apprend rien), l'usine de Sochaux est déjà fermée, même si l'entreprise suggère que les problèmes sont divers).
Renault, de son côté, a activé une cellule de suivi. La raison de cette panique est simple : Nexperia fournit plus de 40% des puces électroniques de base (comme les diodes ou les transistors) utilisées par le secteur automobile en Europe. Personne n'a de stock pour ces petites pièces, et il faudra des mois pour trouver et valider d'autres fournisseurs.
Une affaire compliquée de rachat et de politique
L'histoire est complexe. Nexperia est une ancienne entreprise néerlandaise (une division de Philips) qui a été rachetée par une société chinoise, Wingtech, en 2019. Début octobre, le gouvernement des Pays-Bas a décidé de reprendre le contrôle de l'entreprise et de renvoyer son patron chinois, Zhang Xuezheng.
La raison officielle est qu'il y avait de sérieux problèmes de gestion et que les Néerlandais craignaient que le patron ne détourne de l'argent au profit d'une autre de ses sociétés en Chine. Mais en coulisses, les États-Unis semblent avoir joué un rôle. Le propriétaire chinois, Wingtech, est sur une liste noire américaine, et Washington faisait pression sur les Pays-Bas pour agir.
La Chine répond en bloquant tout
La Chine a très mal réagi, parlant de banditisme économique. Le gouvernement chinois a immédiatement interdit toutes les exportations des produits Nexperia fabriqués en Chine. C'est un coup dur, car la plus grosse usine de Nexperia, qui assemble la majorité des puces, se trouve en Chine.
Pour compliquer encore les choses, la partie chinoise de Nexperia a annoncé qu'elle se déclarait indépendante de la maison-mère aux Pays-Bas. Elle a même repris les ventes, mais uniquement aux clients chinois, et elle demande à être payée en monnaie chinoise (le yuan) et non plus en dollar.
On en dit quoi ?
Cette affaire montre que l'Europe n'a pas vu venir le danger. On s'inquiète beaucoup de notre dépendance à la Chine pour les grosses batteries ou les matériaux rares. Mais cette crise prouve qu'on est tout aussi dépendant pour les puces les plus simples et les moins chères.
e gouvernement des Pays-Bas a sûrement agi sous la pression des Américains. Mais en faisant ça, il met en grande difficulté sa propre industrie automobile et celle de ses voisins. On voit bien que dans la guerre commerciale actuelle, les circuits de livraison deviennent des armes. L'Europe se retrouve bloquée entre les deux géants, et risque un arrêt de ses usines à cause d'une simple décision politique.
