Apple continue de préparer l’après-Vision Pro. La firme vient d’obtenir un nouveau brevet décrivant une architecture matérielle avancée pour des lunettes connectées, conçue pour résoudre l’un des problèmes majeurs de type de produits : intégrer des composants optiques complexes dans une monture fine, confortable et visuellement discrète, sans compromettre la précision d’affichage.
Une structure pensée pour la précision optique
Le document décrit une paire de lunettes intelligentes — a priori des lunettes de réalité augmentée — présentant une séparation très nette entre les éléments optiques considérés comme essentiels et des parties mobiles destinées uniquement à l’ajustement sur la tête.
Au cœur du dispositif, on trouve un boîtier électronique rigide, fixé directement à la monture au niveau de la zone d’affichage (autour des verres donc et non au niveau des branches). Ce module regroupe les composants essentiels : projecteurs, guides d’ondes (waveguides), haut-parleurs, processeurs et batteries. En étant solidement intégré à la structure principale, il garantirait un alignement optique constant avec la surface d’affichage transparente, un point clé pour la qualité et la stabilité de l’image.
Des branches réglables… sans perturber l’affichage
L’originalité du brevet tient surtout à la conception des branches. Contrairement à de nombreuses lunettes connectées actuelles, Apple place le point de pivot très en avant, à proximité immédiate du module optique, et non à l’arrière de la monture. Le système repose sur une architecture composée de plusieurs segments : une première articulation pour l’ajustement et, en option, une seconde pour plier la monture et la ranger.
Ce mécanisme permet aux branches de s’ajuster à différentes morphologies sans déplacer les composants optiques. Cette conception permettrait une meilleure ergonomie, moins de points de pression sur la tête, et surtout une image qui reste parfaitement calibrée, quelle que soit la position des branches.
Image Patently Apple
Une obsession du détail esthétique
Fidèle à son ADN, Apple accorde une attention particulière à l'esthétique. Le brevet insiste sur le design des branches, dont les charnières seraient partiellement dissimulées, des ressorts internes invisibles et des surfaces lisses destinées à masquer toute complexité mécanique.
L’objectif est clair : éviter l’esthétique “gadget” souvent associée aux lunettes connectées concurrentes, dont les articulations, capteurs et modules électroniques restent visibles.
Une approche différente de la concurrence
Cette architecture tranche avec les choix de Meta, Snap ou d’autres acteurs du secteur, qui intègrent généralement les composants optiques directement dans les branches. Chez Apple, l’optique est isolée dans une zone fixe, garantissant une stabilité d’image supérieure et réduisant les besoins de recalibrage.
C’est aussi un indice des plans de Cupertino, ou tout du moins de l'objectif qu'elle tend à atteindre : proposer des lunettes que l'on peut vraiment porter tous les jours, plus proches de lunettes classiques, tout en offrant une précision optique digne d’un appareil de réalité augmentée.
Qu'en penser ?
Arrivant bien après les autres les futures lunettes connectées d’Apple devront bien présenter des innovations mécaniques aussi bien que logicielles. Le responsable principal du brevet, Paul Williams, est d’ailleurs spécialisé dans les opérations optiques. Comme souvent chez Apple, ces dépôts de brevets constituent les fondations de produits qui peuvent mettre des années à émerger. Mais ils dessinent déjà une direction claire : des lunettes connectées discrètes, confortables et techniquement irréprochables, capables de sortir l’AR du laboratoire pour l’amener dans la vie quotidienne.