Qobuz affirme verser en moyenne cinq fois plus aux ayants droit par utilisateur que Spotify. Sa politique tarifaire premium et l’absence d’offre gratuite financée par la publicité lui permettent de proposer l’un des meilleurs taux de reversement par stream de l’industrie musicale.
Qobuz dévoile ses chiffres de rémunération par stream
Qobuz a donc récemment communiqué ses chiffres de rémunération par stream, une première dans l’industrie du streaming musical. Selon un audit indépendant mené par un cabinet de renom, la plateforme française reverse en moyenne 0,018024 € par stream aux ayants droit. Cela équivaut à 18,02 € pour 1 000 écoutes, un montant largement supérieur aux autres grands acteurs du marché. Par comparaison, Spotify, le leader mondial, ne reverse que 3 $ (soit environ 3 €) pour 1 000 streams, d’après les estimations de Duetti.
Visuel : Benn Jordan YouTube
Un modèle économique basé sur des abonnements premium
Ce modèle de rémunération élevé repose principalement sur une stratégie commerciale différente. Contrairement à Spotify ou Deezer, Qobuz ne propose pas d’offre gratuite financée par la publicité. Ses abonnements, qui peuvent atteindre jusqu’à 349,99 € par an, permettent à la plateforme de maintenir un revenu moyen par utilisateur très élevé. En 2024, ce revenu moyen annuel par utilisateur était estimé à 117,60 €, contre 21,73 € en moyenne pour l’ensemble de l’industrie.
Des reversements supérieurs à la concurrence
La politique tarifaire de Qobuz repose sur une offre destinée aux audiophiles, mettant en avant une qualité sonore en Hi-Res ou en qualité CD au minimum. En ciblant une clientèle prête à payer pour une expérience sonore améliorée, la plateforme parvient à offrir un modèle de rémunération plus avantageux aux ayants droit. En comparaison, d’autres services de streaming comme Tidal ou Apple Music proposent des taux de reversement plus élevés que Spotify, mais restent bien en dessous de Qobuz. Selon les estimations, Tidal reverse environ 11,43 € pour 1 000 streams, Apple Music environ 8,90 €, Deezer 5,70 €, Amazon Music 3,58 € et YouTube seulement 0,61 €.
Un modèle économique difficilement généralisable
Qobuz justifie ses chiffres en expliquant que 70 % des revenus générés par la plateforme sont reversés aux ayants droit. Ceux-ci rémunèrent ensuite les artistes, éditeurs et compositeurs en fonction des contrats en place. Georges Fornay, directeur général de Qobuz, explique que cette initiative de transparence a pour but de promouvoir un modèle plus équitable pour l’ensemble des créateurs.
Pour l’instant, Qobuz reste un acteur de niche, principalement apprécié pour sa qualité sonore. Malgré tout, ses revenus par utilisateur sont bien supérieurs à ceux de ses concurrents. Le modèle de rémunération actuel de l’industrie, basé sur le stream-share, tend à privilégier les grands acteurs comme Spotify, qui comptait 675 millions d’utilisateurs en 2024, dont 263 millions d’abonnés payants.
Reste à voir si l’initiative de Qobuz inspirera d’autres plateformes à revoir leurs modèles économiques pour mieux rémunérer les artistes. De votre côté, vous êtes abonné à quelle plateforme musicale ?
