C’est une annonce historique pour les fans de Taylor Swift, mais aussi un tournant majeur pour l’industrie musicale -streaming y compris. La chanteuse américaine a officiellement récupéré les droits de ses six premiers albums, mettant fin à une saga juridique qui aura duré le même nombre d'années.
Sur son site officiel et ses réseaux sociaux, l’artiste n’a pas caché sa joie : Toute la musique que j’ai faite m’appartient désormais. […] L’ensemble du travail de ma vie. Ce message simple et fort vient sceller une revanche hautement symbolique, autant personnelle qu’économique.
Photo @ Taylor Swift
Flashback !
Tout commence en 2019. Le label Big Machine Records -qui a produit les débuts de Taylor Swift dans les années 2000- est racheté pour 300 millions de dollars par Scooter Braun, une figure puissante de l’industrie musicale. Dans l’opération, ce dernier récupère les droits des enregistrements originaux -les fameux masters.
Mais c'est un véritable choc pour la chanteuse, qui dénonce aussitôt une trahison. Dans le monde de la musique, il faut comprendre que posséder les masters, c’est contrôler l’exploitation commerciale des titres : ventes, placements en pub, rééditions… et donc, revenus. Taylor Swift se voit donc écartée de toute possibilité de rachat, mais elle refuse de se résigner.
Dès 2021, la musicienne conçoit un plan audacieux : réenregistrer ses anciens albums un par un, sous le label Taylor’s Version. Fearless, Red, Speak Now et 1989 seront ainsi revisités, enrichis de titres inédits, et portés par un immense soutien de ses fans. Le pari est gagnant puisque chaque réédition bat des records de ventes et éclipse les versions originales.
En parallèle, la star poursuit les démarches pour regagner la pleine propriété de ses œuvres. C’est désormais chose faite : les six albums, qui couvrent plus d’une décennie de carrière, sont désormais les siens.
Au-delà de la satisfaction intime, c’est une victoire symbolique pour les artistes. Taylor Swift devient l’une des premières chanteuses de sa génération à reconquérir ainsi ses droits, en dénonçant publiquement les rouages opaques du système.
Au delà, le message qu'elle porte sur les réseaux sociaux est clair : elle a annoncé avoir récupéré les masters et enregistrements originaux de ses six premiers albums, à un acheteur incarnant le privilège masculin toxique. Elle ouvre aussi la voie à d’autres artistes, souvent jeunes ou sous contrat défavorable, pour mieux négocier leur avenir.