Alors qu’on s’approche doucement de la fin des moteurs thermiques en Europe, prévue pour 2035, Stellantis a décidé de ne pas ranger tout de suite ses blocs diesel au placard. Le groupe, qui chapeaute des marques comme Peugeot, Citroën, Fiat et Opel, vient d’annoncer qu’il prolonge la durée de vie de deux de ses moteurs phares : le 1.5 BlueHDi et le 2.2 MultiJet. Initialement condamnés à disparaître d’ici 2025, ces moteurs vont finalement rester en service jusqu’en 2030.
Pourquoi continuer avec le diesel ?
La réponse est simple : l’électrique, même si c’est l’avenir, ne séduit hélas pas encore tout le monde. Les voitures zéro émission coûtent encore assez cher à l’achat, les ventes n’explosent pas vraiment, et les constructeurs doivent trouver un équilibre pour éviter les sanctions liées aux émissions de CO2. Chez Stellantis, on a donc trouvé une parade : miser sur le thermique un peu plus longtemps. Et quitte à prolonger le diesel, autant en profiter pour rafraîchir les moteurs existants.
Le 1.5 BlueHDi mis à jour
Le 1.5 BlueHDi, produit à Metz-Trémery depuis 2017, devait s’arrêter en 2025. Finalement, il sera mis à jour pour respecter la future norme Euro 7, qui entrera en vigueur fin 2026. C’est une nouvelle qui ravira ceux qui sont encore hermétiques à l’électrique. C’est aussi un petit coup de pouce pour l’usine de Metz, où la production tourne au ralenti faute de demande suffisante pour les moteurs électriques.
Un marché du diesel en déclin
Il faut dire que l’offre en diesel se fait de plus en plus rare chez les concurrents. Aujourd’hui, en France, des modèles comme la Peugeot 308 ou le Citroën C5 Aircross font partie des derniers survivants du diesel compact hors premium. Pendant ce temps-là, Volkswagen prépare une transition vers l’hybride, et Renault délaisse carrément le diesel sur certains modèles récents comme l’Austral.
Les utilitaires aussi concernés
Le 2.2 MultiJet, fabriqué en Italie, était jusque-là réservé aux utilitaires type Fiat Ducato ou Peugeot Boxer. Lui aussi va bénéficier d’une mise à jour pour rester dans la course jusqu’à la fin de la décennie. Selon certaines rumeurs, Stellantis envisagerait même d’adapter ce moteur pour certaines voitures particulières. Une stratégie qui pourrait bien séduire ceux qui ne sont pas encore prêts à passer à l’électrique.
Une stratégie de rentabilité jusqu’à 2035
Alors oui, la fin des moteurs thermiques est bel et bien prévue pour 2035. Mais d’ici là, Stellantis compte bien rentabiliser ses blocs diesel. Et vu la demande actuelle, en particulier chez les gros rouleurs frileux par l’électrification, ça pourrait avoir du sens. Attention quand même à ce que ce type d’initiative ne porte pas un coup au rythme des investissements et des innovations sur le secteur électrique, face à des constructeurs Chinois qui eux, ne vont pas relâcher la pression.