Une voie du périphérique parisien est désormais réservée au covoiturage aux heures de pointe. L’objectif : réduire la pollution et encourager les mobilités partagées. Une période d’adaptation est prévue jusqu’en mai, avant la mise en place d’amendes pour les contrevenants.
Visuel : France 3
Une expérimentation issue des JO 2024
Depuis ce lundi, la voie la plus à gauche du périphérique parisien est réservée, aux heures de pointe, aux véhicules transportant au moins deux personnes, aux taxis, aux bus et aux véhicules de secours. Ce dispositif concerne aussi certains tronçons des autoroutes A1 et A13. Inspirée des aménagements réalisés pour les Jeux olympiques, cette mesure vise a pour but d’encourager le covoiturage et limiter la pollution de l’air.
La voie réservée est active du lundi au vendredi, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h. Un système de panneaux lumineux indique si la restriction est en vigueur. La préfecture de police peut toutefois désactiver le dispositif en cas de congestion importante.
Réduction du trafic et impact environnemental
La Ville de Paris met en avant la lutte contre l’autosolisme, c’est-à-dire les trajets effectués avec un seul conducteur à bord, qui concernent environ 80 % des véhicules circulant sur le périphérique. Selon la mairie, la pollution y est 2 à 2,5 fois plus élevée que dans d’autres zones urbaines de la capitale.
Dans un premier temps, une phase de sensibilisation est mise en place. Des caméras utilisant l’intelligence artificielle détectent les véhicules ne respectant pas la règle et affichent des messages d’alerte sur des panneaux lumineux. À partir du 1er mai, les contrevenants recevront une amende de 135 euros, après vérification par la police municipale.
La mairie prévoit une évaluation régulière de l’expérimentation, avec des bilans en septembre, décembre et mars. L’État analysera aussi l’impact du dispositif sur l’A1 et l’A13 en septembre pour décider d’un éventuel maintien.
Une mesure qui divise
Si la municipalité défend une initiative utile pour améliorer la qualité de l’air et à fluidifier la circulation, l’opposition, en particulier la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, craint un effet inverse, avec une augmentation des embouteillages et un report du trafic sur les axes secondaires. Difficile pour l’instant d’anticiper l’impact réel de cette mesure. Tout dépendra de l’adhésion des automobilistes et de l’évolution du trafic dans les prochains mois, mais dans tous les cas, on peut supposer que cet impact sera mesurable.