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Pollution de l’air : cet élément de votre voiture est encore plus toxique que les gaz d’échappement

Par Vincent Lautier - Publié le

Quand on parle de pollution automobile, on pense tout de suite aux gaz d’échappement. Mais une étude de l’Université de Southampton vient de pointer du doigt une autre source tout aussi problématique : les poussières de frein. Ces particules fines, libérées à chaque coup de frein, pourraient être encore plus toxiques pour les poumons que les émissions des moteurs diesel. Et contrairement aux gaz d’échappement, elles ne sont quasiment pas réglementées.

Pollution de l’air : cet élément de votre voiture est encore plus toxique que les gaz d’échappement


Des particules fines chargées en métaux lourds



L’étude s’est intéressée aux effets des particules issues de quatre types de plaquettes de frein : faiblement métalliques, semi-métalliques, organiques sans amiante et hybrides-céramiques. Ces poussières sont composées de métaux comme le fer, l’antimoine… et surtout le cuivre, dont la toxicité est vraiment inquiétante.

Pour tester leur impact sur la santé, les chercheurs ont exposé des cellules pulmonaires en laboratoire à ces particules, ainsi qu’à celles provenant des gaz d’échappement diesel. Résultat : les poussières de frein, en particulier celles des plaquettes organiques sans amiante, ont provoqué plus de stress oxydatif, plus d’inflammation et une plus grande mort cellulaire. Dit autrement, elles se révèlent plus agressives pour les poumons que les particules de diesel.

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Les véhicules électriques aussi sont concernés



Avec la transition vers l’électrique, on pourrait croire que le problème va disparaître. Sauf que non. Si les voitures électriques n’émettent pas de gaz d’échappement, elles ne sont pas exemptes de pollution. Elles sont même plus lourdes que les véhicules thermiques, ce qui signifie qu’elles usent davantage leurs freins et leurs pneus. Et qui dit plus d’usure, dit plus de particules fines en circulation.

Certes, le freinage régénératif des voitures électriques réduit quand même considérablement l’usage des plaquettes. Mais il ne les supprime pas. Au final, ces véhicules produisent toujours une quantité non négligeable de poussières toxiques, ce qui pourrait poser un vrai problème pour la qualité de l’air, en particulier en ville.

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Une réglementation quasi inexistante



Contrairement aux gaz d’échappement, les poussières de frein ne sont quasiment pas réglementées. Aux États-Unis, la Californie et l’État de Washington ont commencé à limiter la teneur en cuivre des plaquettes, mais principalement pour protéger la faune aquatique. En Europe, il faudra attendre 2026 et l’arrivée de la norme Euro 7 pour voir apparaître des restrictions, et encore, seulement sur les nouveaux véhicules.

Les chercheurs recommandent de repenser la composition des plaquettes de frein, histoire d’éliminer les composants les plus nocifs.