Un site web baptisé Dogequest a publié des informations personnelles de nombreux propriétaires de Tesla aux États-Unis. Noms, adresses, numéros de téléphone et courriels étaient accessibles sur une carte interactive, exposant ces propriétaires à d’éventuelles menaces ou intrusions. En plus des particuliers, le site référençait également les concessions et bornes de recharge Tesla, la totale donc.
Un climat de tension autour de Tesla
Dogequest se présentait comme un espace de protestation créative et utilisait un curseur en forme de cocktail Molotov, un symbole pour le moins évocateur et problématique. Si le site n’appelait pas directement à des actes de violence, il surfait sur une vague de tensions autour de Tesla et d’Elon Musk, avec en toile de fond des attaques ciblant déjà des véhicules et des concessions.
Depuis plusieurs mois, Tesla est au centre de nombreuses critiques et actions hostiles. Les controverses autour de Musk, en particulier ses liens avec l’administration Trump et certaines de ses prises de position publiques, ont contribué à alimenter des boycotts et des actes de vandalisme. Des incidents ont été signalés à travers le pays : voitures incendiées ces jours-ci à Las Vegas et Kansas City, vitrines brisées dans des concessions en Oregon, et bornes de recharge endommagées un peu partout dans le pays.
Le site Dogequest ne se contentait pas de publier ces données, mais exigeait carrément des propriétaires qu’ils prouvent avoir vendu leur Tesla pour que leurs informations soient retirées. Du chantage pur et simple, d’autant plus inquiétant que certaines données étaient avérées exactes.
D’où viennent ces informations ?
La question centrale reste l’origine des données publiées par Dogequest. Tesla n’a pas signalé de fuite interne, et il est possible que ces informations aient été collectées à partir de bases de données publiques, comme les registres de propriété ou certaines archives de véhicules. Selon 404 Media, qui a enquêté sur le sujet, plusieurs adresses et numéros étaient bien réels, même si certaines informations semblent inexactes ou approximatives.
Elon Musk a réagi sur X en qualifiant Dogequest d’acte de terrorisme intérieur, et le FBI aurait ouvert une enquête. Pour l’instant, aucune plainte officielle n’a été déposée, mais la diffusion d’informations personnelles sans consentement pourrait entraîner des poursuites. Notons quand même que Musk a aussi donné une visibilité de plus à ce type d’initiative violente en la relayant sur X, même en la dénonçant.
Dogequest a été mis hors ligne, mais rien ne garantit que d’autres versions ne réapparaissent pas ailleurs. La situation soulève une fois encore des inquiétudes sur la protection des données et les risques liés au doxxing.