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BYD envisage une nouvelle usine en Allemagne pour contourner les taxes européennes

Par Vincent Lautier - Publié le

Le constructeur chinois BYD pourrait installer une troisième usine en Europe, cette fois en Allemagne. L’objectif est d’échapper aux droits de douane imposés par l’Union européenne sur les véhicules électriques chinois, tout en renforçant sa présence sur le marché européen.

BYD envisage une nouvelle usine en Allemagne pour contourner les taxes européennes


Et de trois



Le constructeur chinois BYD étudie donc la possibilité de construire une nouvelle usine en Allemagne, selon une source citée par Reuters. Ce serait sa troisième implantation en Europe après ses projets déjà en cours en Hongrie et en Turquie. L’objectif principal de cette nouvelle usine serait de contourner les droits de douane instaurés par l’Union européenne en 2024 sur les véhicules électriques produits en Chine.

L’Allemagne est un choix stratégique pour BYD, en particulier parce qu’elle s’est opposée à cette hausse des droits de douane. Le projet suscite quand même des débats internes en raison du coût élevé de la main-d’œuvre et de l’énergie dans le pays, ainsi que d’un environnement jugé peu flexible. En parallèle, Pékin a conseillé aux entreprises chinoises d’éviter d’investir dans les pays qui ont soutenu ces mesures tarifaires, comme la France et l’Italie.

BYD envisage une nouvelle usine en Allemagne pour contourner les taxes européennes


Enjeux économiques et politiques



Les déclarations de Stella Li, vice-présidente exécutive de BYD, confirment l’intention du constructeur de s’implanter davantage en Europe. Elle a précisé que BYD cherche à ouvrir un troisième site en Europe de l’Ouest d’ici deux ans, sans indiquer de pays spécifique. Pour l’instant, l’Allemagne semble être la priorité.

Le contexte politique pourrait toutefois compliquer ce projet. Le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), souhaite attirer les investissements étrangers en promettant une baisse de l’impôt sur les sociétés, mais il reste opposé à la politique de subventions qui avait été largement pratiquée par la coalition de son prédécesseur Olaf Scholz.



Des projets qui inquiètent Bruxelles



L’Union européenne surveille également de près les activités de BYD. Bruxelles enquête sur les potentielles subventions déloyales que l’entreprise aurait reçues pour son site hongrois, prévu pour commencer sa production en 2027. Si ces aides s’avéraient contraires aux règles européennes, BYD pourrait être contraint de rembourser les subventions perçues, réduire ses capacités de production ou payer des amendes pour non-conformité.

En parallèle, BYD envisage aussi de racheter des usines allemandes en difficulté, en particulier celles de Volkswagen qui fait face à une restructuration importante. L’entreprise allemande prévoit la suppression de 35 000 emplois d’ici 2030, alors que d’autres constructeurs comme Audi annoncent également des licenciements, comme on vous le disait ici.

BYD envisage une nouvelle usine en Allemagne pour contourner les taxes européennes


Perspectives pour BYD



D’après les prévisions de S&P Global Mobility, les ventes européennes de BYD devraient atteindre 186 000 véhicules en 2025, soit plus du double de ses ventes de 2024. Elles pourraient même grimper à 400 000 unités d’ici 2029. L’implantation d’une nouvelle usine en Allemagne permettrait de renforcer cette croissance en produisant localement pour contourner les taxes européennes.

Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été prise par BYD concernant ce nouveau site. L’entreprise pourrait attendre les résultats de ses deux premières usines européennes avant de confirmer ses projets en Allemagne.