Audi a annoncé la suppression de 7 500 postes en Allemagne d’ici 2029. Cette réduction concerne principalement les services administratifs et le développement, sans toucher les ouvriers des usines. La marque, filiale de Volkswagen, justifie cette décision par la nécessité d’adapter sa structure de coûts face à un marché en difficulté, en particulier en Europe et en Chine. Le plan, négocié avec les syndicats, prévoit des départs volontaires et des retraites anticipées, pour éviter les licenciements économiques.
Un contexte compliqué pour Audi et Volkswagen
L’industrie automobile allemande subit un ralentissement, particulièrement sur le segment des véhicules électriques. En Chine, marché clé pour Audi, la concurrence des constructeurs locaux comme BYD pèse sur les ventes. En Europe, la demande est en berne, et les coûts de production restent élevés. Dans ce contexte, le groupe Volkswagen mène une restructuration d’ampleur : près de 50 000 postes sont concernés, dont 35 000 au sein de la marque Volkswagen et 4 000 chez Porsche.
Audi, de son côté, a vu ses livraisons chuter de 12 % en 2024. Sa marge d’exploitation est passée à 4,5 %, contre 7 % un an plus tôt. La fermeture de son usine de Bruxelles, en février 2025, a également pesé sur ses résultats.
8 milliards d’euros investis pour l’électrification
En parallèle des suppressions de postes, Audi prévoit d’investir 8 milliards d’euros dans ses sites allemands d’ici 2029. L’objectif est de moderniser les usines d’Ingolstadt et de Neckarsulm pour accélérer la transition vers l’électrique. Le site d’Ingolstadt produira un modèle électrique d’entrée de gamme et le futur Audi Q3, qui sera aussi assemblé en Hongrie.
Cette réorganisation doit permettre à Audi de s’adapter aux évolutions du marché. La production d’un véhicule électrique demande environ 30 % de main-d’œuvre en moins qu’un modèle thermique, ce qui explique aussi, en partie, la réduction des effectifs. Dans le même temps, l’entreprise doit renforcer ses compétences dans les logiciels et les batteries, des secteurs où les besoins en personnel qualifié augmentent.
Un repositionnement stratégique
Avec cette restructuration, Audi cherche à simplifier son organisation et à réduire ses coûts fixes. La marque veut aussi mieux répondre aux attentes du marché, où les modèles hybrides semblent plus attractifs que le tout-électrique. En 2025, Audi prévoit de lancer dix nouveaux hybrides rechargeables, en complément de son offre électrique.
L’industrie automobile traverse une transformation profonde, et Audi ne fait pas exception. L’enjeu pour la marque sera de réussir cette transition, en maintenant son positionnement sur le segment premium.
