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Voiture électrique : le leasing social revient, mais les conditions changent

Par Vincent Lautier - Publié le

Le leasing social pour voitures électriques fait son retour à l’automne 2025, financé cette fois par les certificats d’économie d’énergie (les CEE). L’objectif évolue un peu : soutenir les ménages modestes tout en intégrant les zones à faibles émissions (les célèbres ZFE) au dispositif, tout ceci accompagné d’une baisse des aides par véhicule.

Voiture électrique : le leasing social revient, mais les conditions changent


Fin des aides publiques, place aux CEE



Le leasing social version 2025 abandonne les financements publics au profit d’un mécanisme privé : les certificats d’économie d’énergie. Plutôt utilisés pour des rénovations thermiques, ces CEE sont maintenant mobilisés pour subventionner la location de véhicules électriques. Concrètement, ce sont les fournisseurs d’énergie, obligés de financer des actions d’économies, qui mettront la main au portefeuille. L’Agence de la transition écologique (l’Ademe) pilotera l’opération, dans la limite de 369 millions d’euros sur cinq ans. Une façon pour l’État de maintenir le dispositif sans toucher au budget. Mais en réalité, ces coûts risquent fort d’être répercutés sur la facture des consommateurs, y compris ceux censés bénéficier du leasing.

Voiture électrique : le leasing social revient, mais les conditions changent


Aide maximale réduite à 11.380 euros



Le programme 2025 cible toujours les ménages modestes et promet de livrer 50.000 véhicules électriques. Mais l’enveloppe d’aide a été revue à la baisse. Là où l’édition précédente pouvait atteindre 13.000 euros de subvention par voiture, la nouvelle formule plafonne l’aide à 11.380 euros, dont 7380 via les CEE et jusqu’à 4000 euros de bonus écologique selon les revenus. Pour les locataires, les loyers mensuels devraient rester attractifs, autour de 100 à 150 euros, mais aucune confirmation n’a été donnée à ce sujet, pour le moment.

Voiture électrique : le leasing social revient, mais les conditions changent


Un quota pour les ZFE, en pleine tourmente



Le gouvernement entend également sauver les ZFE, largement critiquées pour leur impact social. Ces zones urbaines interdisent l’accès aux véhicules les plus anciens et les plus polluants. Résultat : 5000 véhicules (10 % du total) seront réservés aux actifs qui travaillent en ZFE. Une mesure plus symbolique qu’efficace, qui vise surtout à rendre les ZFE un peu plus acceptables politiquement. Ce quota reste un plancher, selon le ministère, qui pourrait l’étendre si nécessaire.

L’éligibilité au leasing reste centrée sur les revenus les plus modestes et les besoins professionnels : revenus inférieurs à 15.400 euros par part, trajets domicile-travail de plus de 15 km ou usage annuel supérieur à 8000 km. Mais le soutien public à l’électrique s’érode de plus en plus. Depuis mai, la carte grise des voitures électriques n’est plus systématiquement gratuite. Et le bonus écologique a été revu à la baisse. Résultat : moins d’aide, plus de conditions, et beaucoup de promesses en l’air pour soutenir la filière. Le Conseil supérieur de l’énergie doit encore valider le dispositif, avec un lancement espéré à l’automne.