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Carlos Tavares donne son avis sur nomination d’Antonio Filosa à la tête de Stellantis

Par Vincent Lautier - Publié le

Depuis son départ tendu de Stellantis en 2024, Carlos Tavares restait discret. Il sort du silence pour commenter la nomination de son successeur, Antonio Filosa, un choix qu’il juge « logique et crédible ». L’ancien dirigeant en profite pour livrer une vision sombre de l’avenir de l’industrie automobile européenne.

Carlos Tavares donne son avis sur nomination d’Antonio Filosa à la tête de Stellantis


Une sortie sans rancune, mais pas sans tension



Officiellement, Carlos Tavares a quitté Stellantis de son propre chef fin 2024, après une discussion qu’il qualifie de « franche et mûre » avec John Elkann. Officieusement, son management sous pression, la chute des bénéfices sur l’année 2024 et le malaise dans les équipes ont accéléré son départ. Il affirme pourtant ne nourrir aucune rancune, même envers ceux qui ont « rendu sa vie plus difficile ». Avec 35 millions d’euros en poche, il s’est installé au Portugal, où il mène une retraite active.

Carlos Tavares donne son avis sur nomination d’Antonio Filosa à la tête de Stellantis


Un successeur qu’il juge légitime



Interrogé par Bloomberg, Tavares a qualifié la nomination d’Antonio Filosa de « logique et crédible ». Ce dernier, ex-patron de Jeep et responsable des opérations Amériques, prendra officiellement ses fonctions le 23 juin. Ancien de Fiat puis de FCA, Filosa connaît les rouages de l'organisation, ce qui lui vaut le soutien du conseil d’administration. Tavares dit espérer qu’il « sera pleinement soutenu » dans ses fonctions, tout en reconnaissant implicitement l’ampleur des défis qui l’attendent.

Antonio Filosa
Antonio Filosa


Un constat amer sur l’avenir de l’automobile en Europe



Plus que son départ, c’est l’analyse de Tavares sur l’état de l’industrie qui retient pas mal l’attention. Il prédit une vague inévitable de fusions entre constructeurs européens, rendues nécessaires par la pression sur les coûts, la guerre des prix avec la Chine, et l’électrification accélérée sous contrainte réglementaire. Pour lui, les marques européennes n’ont pas encore trouvé le bon équilibre économique entre thermique et électrique. Le ton est grave, sans illusion sur la viabilité du modèle actuel.

Un retraité actif



Installé dans la vallée du Douro, au Portugal, Tavares investit dans sa ferme, son vignoble, quelques hôtels, et s’intéresse à des projets liés à l’aérien ou à l’IA. Il continue de courir sur circuit une fois par mois. Mais derrière cette vie apparemment paisible, l’ancien PDG reste passionné par son sujet, et garde un œil critique sur l’évolution du secteur. Pour Antonio Filosa en tous cas, le message semble clair : il n’a pas de droit à l’erreur.