Alors que Tesla s'apprête à lancer un service de robotaxi très limité, Volkswagen dévoile son ID. Buzz AD, une solution de conduite autonome complète et prête à être déployée. Une annonce qui met en perspective les promesses d'Elon Musk.
Le "robotaxi" de Tesla : beaucoup de bruit pour 10 voitures
On en parle depuis des années, et le lancement semble imminent. Tesla devrait déployer son service de robotaxis d'ici la fin du mois à Austin, au Texas. Une grande nouvelle, sur le papier.
Sauf que voilà, dans les faits, ce "lancement" est pour le moins symbolique. La flotte ne sera composée que de 10 voitures (oui, seulement dix), qui seront géographiquement limitées à une petite zone et surveillées en permanence par des téléopérateurs. On est encore très loin de la révolution annoncée.
Volkswagen et son ID. Buzz : la solution "clé en main"
Pendant que Tesla fait les gros titres, Volkswagen avance plus discrètement, mais avec un projet bien plus concret. Via sa filiale de mobilité MOIA, le groupe allemand a présenté la version de série de son ID. Buzz AD ("Autonomous Driving").
Il ne s'agit pas juste d'une voiture, mais d'une solution "clé en main" destinée aux opérateurs de flottes.VW fournit non seulement le véhicule, mais aussi tout le logiciel de gestion, la maintenance et même la formation des opérateurs. Le service sera lancé à Hambourg en 2026 avant de s'étendre à d'autres villes.
Une approche technique radicalement différente
La différence entre les deux approches est aussi technique. Là où Tesla mise tout sur ses caméras, l'ID. Buzz AD est un véhicule de niveau 4, c'est-à-dire capable de rouler sans aucune intervention humaine dans un périmètre défini.
Pour y parvenir, il est bardé de capteurs : 13 caméras, 9 LiDARs (des radars laser) et 5 radars traditionnels. C'est le système du spécialiste Mobileye qui est aux commandes, une approche, selon certains observateurs, plus sécuritaire et éprouvée que celle de Tesla (qui utilisait aussi Mobileye jusqu'en juillet 2016).
On en dit quoi ?
Cette double annonce est une illustration parfaite de la différence de culture entre les deux entreprises. D'un côté, on a le "show à l'américaine" de Tesla : des promesses grandioses, un marketing agressif, mais un lancement qui ressemble plus à un test grandeur nature qu'à un vrai service. De l'autre, l'ingénierie "à l'allemande" de Volkswagen : un projet moins tape-à-l'œil, mais beaucoup plus complet, pragmatique et pensé comme une solution industrielle.
Pendant que Musk vend un rêve, VW vend un produit. Sauf qu'il ne faut pas oublier un troisième acteur : Waymo, la filiale de Google, qui fait déjà rouler des milliers de taxis autonomes dans plusieurs villes américaines. La course est loin d'être terminée. Et vous, quelle approche vous inspire le plus confiance ? Celle de Tesla ou celle de Volkswagen ?