Le gouvernement (qui ne le sera peut-être plus dans quelques heures) a dégainé une nouvelle arme pour soutenir l'industrie automobile européenne. Une "prime complémentaire exceptionnelle" de 1000 € sera accordée, dès le 1er octobre, pour l'achat d'une voiture électrique dont la batterie est assemblée en Europe. Une mesure qui s'ajoute au bonus écologique existant.
Une aide totale qui peut atteindre 5200€
Ce nouveau dispositif vient donc gonfler l'aide de l'État pour l'acquisition d'un véhicule électrique. Pour être éligible, une voiture devra non seulement respecter le "score environnemental" déjà en place (qui favorise les voitures produites en Europe), mais aussi être équipée d'une batterie "européenne".
Ainsi, le bonus écologique standard passera de 3 100 € à 4 100 €. Pour les ménages les plus modestes, l'aide maximale grimpera de 4 200 € à 5 200 €. La liste officielle des véhicules qui pourront bénéficier de ce coup de pouce supplémentaire sera publiée dans les prochains jours par l'Ademe.
Une mesure pour contrer la Chine et soutenir les "gigafactories"
L'objectif de cette prime est double. D'abord, il s'agit de freiner la progression des constructeurs chinois, qui sont de plus en plus compétitifs sur le marché de l'électrique. En conditionnant l'aide à l'origine de la batterie, le gouvernement s'assure que l'argent public ne subventionne pas l'industrie chinoise.
Ensuite, c'est un "signal clair" envoyé aux constructeurs pour les inciter à s'approvisionner auprès des nouvelles "gigafactories" de batteries qui se construisent en France et en Europe, comme celles d'ACC ou de Verkor.
Qu'est-ce qu'une batterie "européenne" ?
C'est toute la question. Les critères précis qui définiront une batterie comme "européenne" n'ont pas encore été dévoilés. C'est un sujet complexe, car même si l'assemblage final du pack batterie est fait en Europe, les cellules qui le composent proviennent encore très majoritairement d'Asie. La liste de l'Ademe sera donc scrutée de très près pour voir où le gouvernement a placé le curseur.
On en dit quoi ?
C'est une bonne évolution du bonus écologique. Après avoir mis en place un score environnemental pour favoriser la production locale des voitures, le gouvernement s'attaque maintenant au cœur du réacteur : la batterie, qui représente la plus grande partie de la valeur d'un véhicule électrique.
C'est une mesure protectionniste qui ne dit pas son nom, mais qui est probablement indispensable pour tenter de protéger une filière industrielle européenne naissante et très fragile. Reste à voir si 1000 € suffiront à convaincre les constructeurs de changer leurs chaînes d'approvisionnement, et les clients de choisir un modèle "Made in Europe", souvent considérablement plus cher. Et vous, ce bonus "patriotique", vous trouvez que c'est une bonne idée ?
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