Le projet de loi de finances 2026 prévoit de supprimer le crédit d’impôt de 500 euros pour l’installation d’une borne de recharge électrique à domicile. Une décision forcément critiquée par les acteurs du secteur, qui dénoncent un frein à la démocratisation de la voiture électrique.
Le crédit d’impôt de 500 € pour une borne à domicile disparaît en 2026
C’est une petite ligne dans le Projet de Loi de Finances 2026, mais elle fait beaucoup réagir. À partir du 1er janvier prochain, le crédit d’impôt de 500 euros accordé aux particuliers pour l’installation d’une borne de recharge électrique chez eux ne sera plus en vigueur. Ce coup de pouce financier, baptisé CIBRE, avait pourtant permis à plus de 46 000 foyers en 2024 de s’équiper à moindre coût. Dans un contexte où la voiture électrique est plus chère à l’achat, cette aide permettait de contenir le coût global de la transition énergétique.
Une suppression budgétaire qui interroge sur la stratégie
Officiellement, cette mesure s’inscrit dans un effort de réduction des dépenses publiques. En pratique, on parle d’une économie d’environ 23,4 millions d’euros par an. Un chiffre modeste à l’échelle du budget de l’État, mais qui pourrait avoir des conséquences concrètes : rendre la recharge à domicile moins accessible, et ralentir l’adoption de l’électrique hors des foyers aisés. Pour les professionnels du secteur, cette décision contredit les objectifs affichés de transition écologique.
Un frein pour les classes moyennes et les zones périurbaines
La borne domestique est l’option la plus simple et la plus économique pour recharger une voiture électrique. Sa suppression risque de creuser un peu plus l’écart entre les automobilistes qui peuvent se permettre une installation à domicile, souvent en maison individuelle, et ceux qui n’en ont pas les moyens ou vivent en habitat collectif. Olivier Hamard, directeur général de Zeplug et président de l’Afor, estime que cette mesure casse une dynamique, en particulier celle enclenchée par le leasing social lancé récemment.
Un impact économique sous-estimé
Au-delà de l’impact sur les ménages, certains pointent aussi les effets collatéraux économiques. Le secteur de l’installation des bornes mobilise plusieurs milliers de professionnels, artisans, électriciens, sous-traitants, qui bénéficient indirectement de ce crédit d’impôt. Supprimer l’aide revient aussi à diminuer leur activité, tout en réduisant des recettes fiscales liées à la TVA ou aux cotisations sociales. Une logique budgétaire contestable, selon plusieurs acteurs du secteur.
On en dit quoi ?
En coupant cette aide sans proposer d’alternative, l’État donne un signal peu lisible. La transition électrique reste un chantier complexe, qui demande cohérence et stabilité. Supprimer une incitation ciblée, qui soutenait à la fois la demande et l’emploi local, revient à jouer contre son propre camp. À moins d’un retournement d’ici le vote final, le message envoyé n’est pas celui d’une politique ambitieuse ni inclusive. Maintenant gardons en tête que si vous acheter une voiture électrique, vous pourrez aussi la charger avec une prise domestique, même si forcément, ça risque de vous prendre toute la nuit.