Selon plusieurs analystes, donc François Lenglet (RTL), une redevance kilométrique pour les véhicules électriques arrivera très probablement en France. Le Royaume-Uni lance la sienne dès 2028, et l'État français doit trouver comment compenser les 30 milliards d'euros de taxes sur les carburants qui fondent comme neige au soleil.
Le modèle britannique comme signal d'alerte
Dès 2028, les conducteurs britanniques de voitures électriques devront payer 3 pence par mile parcouru, soit environ 280 euros par an pour un automobiliste roulant 13 000 kilomètres. Le système prévoit une déclaration préalable du kilométrage avec régularisation en fin d'année. François Lenglet n'y va pas par quatre chemins : il est très probable que la France suive le même chemin. Le marteau fiscal, comme il le résume, reste l'outil privilégié de l'État pour équilibrer ses comptes.
30 milliards d'euros à remplacer
Le problème est simple : la TICPE rapporte actuellement 30 milliards d'euros par an à l'État français, dont 17 milliards directement dans les caisses de Bercy. Or cette manne est condamnée à disparaître avec l'électrification du parc automobile et l'interdiction des véhicules thermiques neufs prévue en 2035. La Direction générale du Trésor tire la sonnette d'alarme : les pertes atteindraient 13 milliards d'euros dès 2030, et la quasi-totalité des recettes aurait disparu à l'horizon 2050. L'Office parlementaire estime même que la transition vers la mobilité électrique coûtera 500 milliards d'euros sur 20 ans.
Le principe de la taxe kilométrique n'est pas étranger à la France. L'Alsace a adopté en 2025 une redevance de 15 centimes par kilomètre pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, applicable dès 2027. Ce dispositif préfigure ce qui pourrait être étendu aux véhicules particuliers. Si la France appliquait un taux de 2 centimes par kilomètre comme évoqué par Lenglet, un automobiliste parcourant 15 000 kilomètres par an paierait environ 300 euros. C'est moitié moins que ce qu'un conducteur thermique verse actuellement via les taxes sur les carburants.
On en dit quoi ?
On voit bien le dilemme : l'État a poussé les Français vers l'électrique à coups de bonus et d'exonérations, et maintenant que ça commence à fonctionner, il faut trouver comment récupérer l'argent perdu. Le timing est un peu gênant, quand même. Par contre, difficile de nier la réalité des chiffres : 30 milliards qui s'évaporent, ça ne se compense pas avec de bonnes intentions. Reste la question du tracking des déplacements qui risque de faire grincer des dents, surtout après l'épisode des Gilets jaunes.
Un véritable système domestique d’alimentation plug-and-play qui intègre la production d’énergie photovoltaïque ainsi que la charge et la décharge bidirectionnelles.