La quête d’une énergie propre et inépuisable pourrait bien recevoir un coup d’accélérateur grâce à l’intelligence artificielle. En effet, Microsoft vient de s’associer au projet Iter, le gigantesque programme de recherche international sur la fusion nucléaire, pour aider les scientifiques à modéliser, prédire et contrôler les réactions qui alimentent les étoiles.
L’IA et le feu des étoiles
Depuis près de 20 ans, les chercheurs d’Iter travaillent à reproduire sur Terre la fusion nucléaire, ce processus qui permet au Soleil de briller en transformant l’hydrogène en hélium. L’objectif est de développer une source d’énergie propre, abondante et bien moins polluante que les centrales nucléaires actuelles basées sur la fission.
Mais le défi est colossal. Pour que la fusion se produise, il faut chauffer un plasma à plusieurs centaines de millions de degrés et le maintenir confiné suffisamment longtemps. En février 2025, le réacteur français West, à Cadarache, a réussi à maintenir un plasma à seulement50 millions de degrés pendant plus de 22 minutes, un record. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire avant d’atteindre la rentabilité énergétique.
C’est là qu’intervient Microsoft, qui met ses puissants outils d’intelligence artificielle au service d’Iter. En effet, Redmond entend utiliser l’IA pour mieux comprendre et contrôler le comportement du plasma, en améliorant les modèles prédictifs et en optimisant les conditions de confinement magnétique.
Microsoft et le nucléaire : une alliance stratégique
L’engagement de Microsoft dans la recherche nucléaire n’est pas anodin. L’entreprise multiplie ces dernières années les investissements dans l’énergie de demain, notamment en explorant le potentiel des réacteurs à fusion compacts et des réacteurs nucléaires modulaires pour alimenter ses propres centres de données.
Avec Iter, Redmond entend démontrer que l’IA peut jouer un rôle clé dans la science des matériaux, la gestion de l’énergie et la modélisation des systèmes complexes. Grâce aux algorithmes d’apprentissage automatique, les chercheurs espèrent mieux anticiper les instabilités du plasma et tester des configurations inédites, sans avoir à multiplier les expériences coûteuses en conditions réelles.
Un avenir plus proche qu’on ne le pense ?
Pour le moment, il s'agit vraiment des premiers balbutiements dans la matière : la fusion nucléaire est encore un rêve lointain pour la production énergétique grand public, l’introduction de l’IA pourrait bien accélérer le calendrier. Plusieurs startups privées, comme Helion Energy ou Commonwealth Fusion Systems, affirment pouvoir livrer des réacteurs expérimentaux d’ici 2030.
Avec Microsoft dans l’équation, Iter pourrait lui aussi avancer plus vite et démontrer que la fusion nucléaire n’est pas qu’une chimère scientifique. Peut-être que cette alliance entre la Tech et la science fondamentale permettra enfin de percer les mystères de l'univers... ou pas.