Ce soir, Apple dévoilera les résultats financiers pour son premier trimestre fiscal 2019. Cette année, plus que les autres, la pression économique et médiatique est énorme. La firme doit en effet faire face à une véritable crise de l’iPhone, son produit phare, dont la production a été réduite. De nombreuses raisons ont été évoquées : boycott des consommateurs chinois, baisse générale de la demande, prix trop élevé, absence de réelle innovation, concurrence ardue... le tout sur fond de guerre économique entre les États-Unis et la Chine.
Dans ce contexte, le 2 janvier dernier, Tim Cook a surpris en lançant un avertissement sur résultats, diminuant les prévisions pour ce soir. En guise d’explication, il pointe du doigt le programme de remplacement des batteries (qui rallongerait le cycle de renouvellement de l’iPhone) et les difficultés rencontrées sur les marchés émergents (la Chine et l’Inde) sur lesquels la firme avait fondé de grands espoirs.
Pour autant, elle ne revient pas sur sa stratégie. Certains pourraient regretter cette absence de remise en cause et reprocher ne pas prendre en considération la déception ou les attentes des clients. La question du prix des produits est bien évidemment avancée régulièrement, ainsi que le manque de cohérence (lisibilité) des gammes. On pourrait aussi s’interroger sur les communications accélérées de ces dernières heures d’Apple (l’emploi aux USA, la confidentialité, les CGU...).
Ainsi, de nombreux analystes ont commenté ces prévisions, se ralliant au nouveau chiffre d’affaires de 84 milliards de dollars et au bénéfice par action aux alentours de 4,17 dollars (3,89 il y a un an, mais 4,66 dollars avant l'alerte sur les résultats). Tous attendent les scores de l’iPhone. Mais là encore, une nouvelle difficulté se dresse. En effet, Apple ne communiquera plus les chiffres de ventes de ses produits et il faudra se contenter d’estimation. Les analystes misent ainsi sur 68 millions d'iPhone (- 9 millions sur un an) avec un prix moyen de 804 dollars, en augmentation de 8 dollars.
Ils attendent également beaucoup des Services et un possible 10,8 milliards de dollars, un chiffre prometteur par la croissance mais encore insuffisant à remplacer l’iPhone. D’ailleurs, si beaucoup pensent qu’Apple pourrait devenir une société de services, avec l’App Store, Apple Music, Apple News, et les plateformes de streaming ou de jeu vidéos, il ne faut pas oublier que ces derniers fonctionnent de pair avec l’iPhone... La part laissée aux ordinateurs n’en parait alors que plus congrue.
Selon MarketWatch, les investisseurs voudront une mise à jour de la situation, du calendrier prévu pour une reprise et des mesures prises par Apple pour compenser ces facteurs externes. De son côté, Toni Sacconaghi (Bernstein) souhaitera savoir si les problèmes d’Apple en Chine, sont dus à des facteurs cycliques, structurels ou nationalistes.
Du côté d'AAPL, l'heure est encore à la confiance, il faut dire que la firme a été il y a quelques mois la première firme à dépasser les mille milliards de dollars. Aussi, sur les 41 analystes du consensus interrogés par FactSet, 20 ont une note d'achat et 21 proposent de conserver le titre. L'objectif de prix moyen est de 179,62 $, soit 18% de plus que la cotation actuelle. Pour le prochain trimestre fiscal, le CA devrait être de 58/59 milliards de dollars, le bénéfice par action avoisiner les 2,84 dollars. Les iPhone, pour leur part, devraient générer 34,9 milliards de dollars.
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