Dans la série des escroqueries, cinq individus ont été interpellés la semaine dernière dans le cadre d’une vaste opération visant trois des opérateurs télécoms français -Orange, SFR et Bouygues Telecom. Le montant du préjudice est d'ampleur puisqu'ils sont arrivés à leur soutirer plus de 400 000 euros.
Du matériel obtenu frauduleusement avant d'être revendu
Tout commence en 2023, lorsqu’Orange dépose une plainte après avoir constaté un nombre anormal de commandes de matériel non payé. La liste est fort longue : box Internet, décodeurs TV, télécommandes, clés 4G, prises CPL. Au total, plus de 700 colis ont été livrés à des adresses différentes ou dans des points relais, ce qui rend l’enquête particulièrement complexe. Très vite, le dossier prend de l’ampleur. A leur tour, SFR signale 740 envois frauduleux entre 2021 et 2024, tandis que Bouygues Telecom déplore 300 commandes suspectes.
Une opération savamment orchestrée
Les individus à l'origine du montage utilisaient des comptes bancaires éphémères ouverts dans des bureaux de tabac, puis fermés tout aussi rapidement après chaque commande. Pour brouiller encore plus les pistes, ils avaient activé une vingtaine de lignes avec des téléphones jetables.
Le mode opératoire était toujours le même : obtenir gratuitement du matériel via des comptes falsifiés, puis le revendre sur des plateformes en ligne. Une arnaque bien rodée qui a permis aux suspects de mener un train de vie bien supérieur à leurs moyens réels.
L’enquête menée par les policiers de Saint-Quentin a finalement permis de remonter jusqu’à cinq suspects, tous interpellés à leur domicile lundi matin. Parmi eux, quatre majeurs, âgés jusqu’à 34 ans, et une mineure, qui a depuis été présentée au juge des enfants. Les quatre adultes, après leur garde à vue, ont été convoqués devant la justice le 3 juin 2025.
Cette affaire met en lumière une fraude bien organisée, exploitant les failles des systèmes de commande des opérateurs télécoms, mais aussi la difficulté pour ces derniers de sécuriser leurs chaînes logistiques face à des cyber-escrocs toujours plus inventifs.