Le week-end est en approche, on va donc parler un peu de science d'accord ? Une étude (menée uniquement sur des femmes) révèle que l’odeur corporelle, souvent façonnée par nos choix quotidiens, joue un rôle crucial dans la formation des amitiés. En quelques minutes, le nez permettrait de pressentir une future affinité, sans même qu’on en soit conscient, et c’est assez fascinant.
L'odeur, facteur décisif dans les premières impressions
Quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, on juge vite : posture, façon de parler, look. Mais chez les femmes, un autre critère entre visiblement en jeu, discrètement : l’odeur. Une étude de l’université Cornell, menée exclusivement sur des femmes, montre que l’odeur (façonnée par les produits et habitudes du quotidien) peut suffire à deviner si une amitié va naître. Cette odeur décrite comme « diplomatique » représente notre signature olfactive personnelle.
Pour tester ce lien entre odeur et amitié, les chercheuses ont organisé des sessions de "speed-friending" entre femmes. Avant tout échange, chaque participante devait évaluer des t-shirts portés par d’autres, uniquement à l’odeur. Puis elles se rencontraient pendant quatre minutes. Les jugements faits sur simple odeur s’alignaient souvent avec ceux réalisés après l’interaction. Ce qui suggère que le nez peut anticiper les affinités.
L’interaction modifie notre perception olfactive
Une fois les échanges terminés, les femmes ont de nouveau senti les t-shirts. Résultat : les odeurs associées à de bons échanges semblaient plus agréables. Cela montre aussi un phénomène d’apprentissage olfactif : notre cerveau réévalue les odeurs selon la qualité des interactions. Ce mécanisme pourrait même expliquer pourquoi certaines odeurs deviennent réconfortantes au fil du temps, comme celle d’un proche.
Les femmes ont une sensibilité olfactive plus développée que les hommes, en particulier pour des raisons hormonales. Elles sont aussi plus réceptives aux signaux sociaux transmis par l’odeur. Ce qui expliquerait pourquoi l’effet "nez-ami" semble plus prononcé dans les études féminines. Les chercheurs précisent d’ailleurs que ces résultats ne peuvent pas être généralisés aux hommes sans études spécifiques.
Une affinité chimique…
Les résultats de Cornell rejoignent ceux d’une autre étude menée en Israël. Là aussi, les chercheurs ont constaté que des amis qui avaient bien marché dès la première rencontre partageaient une composition olfactive plus proche. Que ce soit mesuré par des humains ou par un nez électronique, les odeurs des amis semblaient plus similaires que celles d’inconnus. Une preuve que notre flair joue un rôle dans la sociabilité humaine.
On a longtemps limité l’odorat à la séduction ou à l’alerte de danger, mais il semble aussi être un filtre social actif. L’étude de Cornell montre que ce sens est pertinent même en présence d’autres signaux (visuels, vocaux…). Mieux : les jugements basés sur l’odeur sont parfois plus prédictifs que ceux basés sur une photo. Chez les femmes en tout cas. Me concernant en en tous cas, vu que j’ai tout le temps bouché, je comprends j’ai du mal à trouver de nouveaux amis (ou alors il faut que je me douche un peu plus souvent peut-être ?)
