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La République tchèque accuse la Chine d’une vaste cyberattaque

Par Vincent Lautier - Publié le

Prague accuse Pékin d’avoir orchestré une campagne de cyberespionnage contre son infrastructure critique, relançant dans la foulée les tensions entre l’Europe et la Chine sur fond de cybersécurité. L’UE et l’OTAN ont d’ailleurs déjà exprimé leur solidarité avec les Tchèques.

La République tchèque accuse la Chine d’une vaste cyberattaque


Pékin accusé par Prague après des cyberattaques massives



La République tchèque pointe directement la Chine pour une série de cyberattaques ayant visé son ministère des Affaires étrangères. D’après les autorités tchèques, ces intrusions, entamées en 2022, ciblaient un réseau de communication considéré comme critique. Le groupe APT31, soupçonné d’être lié au ministère chinois de la Sécurité d’État, est identifié comme principal responsable. Ce collectif, déjà connu pour ses actions contre des institutions occidentales, aurait mené une opération de longue haleine dans le but de récolter des renseignements sensibles.

Le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavský
Le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavský


Une campagne d’espionnage d’État



Il reste difficile à ce stade d’évaluer précisément quelles données ont été compromises ou l’ampleur des dégâts causés. Le ministère tchèque a quand même précisé qu’un nouveau système de communication, plus sécurisé, a été déployé depuis la détection de l’intrusion. La Chine, par la voix de son ambassade à Prague, dément fermement toute implication et qualifie les accusations de “sans fondement”. Elle affirme combattre toutes les formes de cybercriminalité, sans tolérer les actes de piratage.

La République tchèque accuse la Chine d’une vaste cyberattaque


Une réaction diplomatique ferme mais mesurée



Face à l’attaque, le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavský a convoqué l’ambassadeur chinois pour signifier que ce type d’action compromet gravement les relations bilatérales. Le gouvernement tchèque condamne fermement cette campagne de cyberespionnage, et estime qu’elle va à l’encontre des engagements publics de Pékin. Pour Prague, cette attaque constitue une violation claire des normes internationales en matière de cybersécurité.

L’Union européenne et l’OTAN n’ont pas tardé à afficher leur soutien à la République tchèque. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, rappelle que “le cyberespace est constamment contesté”. De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, évoque une “violation inacceptable” des normes internationales. Elle avertit que l’UE est prête à imposer des “coûts” à la Chine, sans préciser la nature exacte des sanctions envisagées.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de défiance croissante entre l’Europe et la Chine. La cybersécurité devient un front supplémentaire dans cette relation franchement compliquée, qui mêle rivalité stratégique, interdépendance économique et affrontement numérique.