Elon Musk qualifie le projet de loi budgétaire phare de Donald Trump de « dégoûtante abomination ». Derrière cette attaque, des enjeux politiques, économiques et personnels qui mettent au jour une fracture de plus en plus violente entre le milliardaire et son ancien camp.
Une rupture nette entre Musk et Trump
Elon Musk a déclenché une tempête politique en publiant une série de messages critiques sur X, qui dénoncent le projet de loi budgétaire de l’administration Trump comme une « abomination dégoûtante ». Le texte, baptisé ironiquement la "One Big, Beautiful Bill", est censé incarner l’agenda économique du président. Musk, fraîchement sorti de son poste à la tête du Department of Government Efficiency, ne mâche plus du tout ses mots. Il accuse le Congrès de "ruiner l'Amérique" en alourdissant un déficit déjà abyssal.
Un projet de loi contesté jusque dans les rangs républicains
Le texte en question, adopté à la Chambre fin mai, prévoit des réductions d’impôts massives, principalement en faveur des plus riches, tout en augmentant les dépenses militaires et les fonds pour l’immigration. Pour compenser, le gouvernement envisage de sabrer dans les aides sociales, l’éducation ou l’énergie propre. Résultat : un déficit estimé à plus de 1 000 milliards de dollars, voire même 2 500 milliards selon Musk. Plusieurs sénateurs républicains comme Rand Paul ou Mike Lee partagent ces inquiétudes et pourraient exiger des modifications au Sénat.
On en est plus trop là
Musk, entre convictions et intérêts économiques
Musk dénonce la logique clientéliste d’un texte "bourré de dépenses inutiles". Mais son opposition n’est pas que politique : le projet prévoit de supprimer les crédits d’impôt pour les véhicules électriques, ce qui toucherait directement Tesla. Pour certains observateurs, cette prise de position marque un retour à son style d’influence « plus libre », après sa sortie du gouvernement. En décembre, il avait déjà torpillé un texte bipartite avec une campagne virale sur X.
Une influence politique toujours aussi imprévisible
Malgré son départ du gouvernement, Musk n’en reste pas moins influent. Il a menacé de financer des campagnes contre les élus ayant voté pour le projet. Pour rappel, il a déja injecté plus de 30 millions de dollars lors des dernières élections pour soutenir des candidats républicains. Certains, comme le sénateur John Thune, espèrent encore pouvoir "le convaincre". D’autres, comme le président de la Chambre Mike Johnson, ont clairement exprimé leur frustration face à cette situation.
La réaction de la Maison-Blanche est restée mesurée, Trump se contentant de rappeler que Musk "avait le droit à son opinion". Mais en coulisse, l’opposition de Musk fragilise un peu plus l’unité républicaine à l’approche des élections de 2026. Ce projet de loi, fer de lance du second mandat Trump, pourrait bien devenir un point de rupture durable au sein du parti.
