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Tesla ou Maison Blanche ? Le choix d’Elon Musk !

Par Laurence - Publié le

Après un démarrage tonitruant à la tête de la commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), Elon Musk annonce qu’il réduira son implication dès mai 2025. Cette décision pourrait être motivée par les difficultés actuelles de Tesla, mais aussi par les critiques croissantes sur son rôle dans l’administration Trump.

Tesla Elon Musk DOGE
©Mac4Ever 2025


Une fin de mission en demi-teinte



Elon Musk a confirmé hier qu'il compte consacrer beaucoup moins de temps au DOGE (Department of Government Efficiency), lancée par Donald Trump. Rappelons que sa mission n'était que temporaire et que l'objectif de cette commission était de réduire massivement les dépenses fédérales. Mais après 100 jours passés à remodeler l’État américain, le milliardaire semble vouloir regarder ailleurs.

Le travail crucial est en grande partie accompli, estime-t-il précisant qu’il se recentrera sur Tesla dès le mois prochain. Le constructeur automobile vient en effet d’annoncer des résultats en forte baisse, avec une chute de 13 % des livraisons de véhicules au premier trimestre 2025.

Tesla ou Maison Blanche ? Le choix d’Elon Musk !


Si Elon Musk assure que sa mission à la tête de DOGE a porté ses fruits, son bilan continue de diviser. Certaines économies présentées comme des milliards de dollars ne représenteraient en réalité que quelques millions, selon plusieurs analystes. Des coupes budgétaires majeures ont également suscité l’inquiétude, notamment dans les programmes de santé à l’international, comme la lutte contre le sida ou la faim en Afrique.

Le DOGE a aussi réduit le financement de certains programmes de coopération scientifique et de santé mondiale. Une décision critiquée jusque dans les cercles médicaux français : l’Académie nationale de médecine s’est alarmée mi-mars d’un désengagement préoccupant des États-Unis sur les enjeux sanitaires globaux.

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Tesla dans la tourmente



Ce retrait d’Elon Musk intervient dans un contexte délicat pour Tesla. L’entreprise, qui avait été portée par l’élan technologique et les promesses de croissance verte, doit aujourd’hui faire face à une demande en berne et une concurrence accrue, notamment en Chine.

En effet, le premier trimestre 2025 n’aura pas été tendre. Le constructeur américain a publié hier des résultats financiers en net recul, bien en deçà des attentes des analystes. Avec 336 681 véhicules livrés entre janvier et mars, Tesla enregistre sa première baisse trimestrielle en plus de dix ans, soit un recul de 13 % sur un an.

Le chiffre d’affaires trimestriel atteint 19,33 milliards de dollars, en baisse de 9 % sur un an. Le bénéfice net s’effondre à 409 millions de dollars, contre 1,44 milliard à la même période en 2024, soit une chute de 71 %. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 27 cents, contre 45 cents l’année précédente. Le consensus FactSet tablait pourtant sur 41 cents.


Malgré cette performance décevante, l’action Tesla est restée stable dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York. Cela montre que les marchés anticipaient peut-être déjà ces résultats en demi-teinte, ou qu’ils restent confiants à moyen terme.

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Cette dynamique inquiète toutefois dans un contexte où la concurrence mondiale s’intensifie et où les consommateurs attendent de nouveaux modèles plus accessibles. Tesla ne paie pas seulement les conséquences d’une gamme qui ne se renouvelle pas. L’engagement d’Elon Musk au sein de l’administration Trump, suscite de vives réactions un peu partout dans le monde : boycotts, manifestations et actes de vandalisme se multiplient.

Le groupe reconnaît lui-même que l’évolution rapide de la politique commerciale affecte négativement la chaîne mondiale d’approvisionnement et la structure de coûts de Tesla et de nos pairs. Dans son communiqué, il évoque également un changement des sensibilités politiques susceptible d'avoir freiné la demande à court terme, soulignant à quel point l’image du groupe est aujourd’hui liée à celle de son patron, pour le meilleur comme pour le pire.

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L'espoir au bout du tunnet



Pour rassurer les investisseurs, Tesla a confirmé que ses projets de nouveaux modèles, dont un véhicule low cost, restaient sur les rails pour une entrée en production au premier semestre 2025. Les retards au niveau du Model Y -qui reste le véhicule le plus populaire de Tesla- peuvent aussi expliquer et nuancer la situation.

L’introduction du modèle rafraîchi intervient après que l’entreprise a signalé une baisse des livraisons de véhicules pour la première fois depuis plus d’une décennie. Quoiqu'il en soit, Tesla a tout de même livré 1,79 million de véhicules dans le monde en 2024. Ce chiffre certes en baisse par rapport aux 1,81 million livrés tout au long de l’année 2023 reste tout à fait honorable.



En outre, 250 000 unités de ce nouveau Model Y sont prévues à la production annuelle aux États-Unis d'ici 2026. Ce qui pourrait relancer les ventes ainsi que la dynamique du groupe. Le retard pris par ce lancement aurait impacté en partie les résultats de ce trimestre, mais la firme pourrait bien se refaire une santé très prochainement.

Mais en attendant, la marque va devoir composer avec un climat politique électrique, une pression concurrentielle exacerbée, et une base de clients qui commence à attendre des nouveautés plus concrètes que des annonces.

En définitive, cette réorientation stratégique d'Elon Musk sonne comme une tentative de reprendre la main sur ses activités industrielles. Il réfute cependant toute mise en retrait liée à la pression médiatique. Pilier inattendu de l'administration Trump, son départ progressif pourrait marquer un tournant et relancer le débat sur la place des grandes fortunes privées dans l’élaboration des politiques publiques.