SpaceX a réussi hier le lancement de la mission TRACERS pour le compte de la NASA. Il s'agit d'une paire de satellites jumeaux qui vont voler en formation pour étudier la "reconnexion magnétique", le phénomène à l'origine des aurores boréales mais aussi des dangereuses tempêtes solaires.
Deux satellites pour comprendre les tempêtes solaires
L'objectif de la mission TRACERS, dont le coût est de 170 millions de dollars, est d'étudier un phénomène complexe qui se produit lorsque le vent solaire, ce flux de particules émis par le Soleil, frappe le champ magnétique terrestre.
Parfois, les lignes de champ magnétique du Soleil et de la Terre se "brisent" et se "reconnectent", un peu comme un élastique qui claque. Ce phénomène, la "reconnexion magnétique", catapulte des particules à très haute énergie vers les pôles de notre planète. C'est ce qui crée le spectacle magnifique des aurores boréales, mais aussi les tempêtes géomagnétiques, qui peuvent être dangereuses.
L'avantage du vol en tandem
Le caractère unique de la mission TRACERS, c’est son son approche. Elle est composée de deux satellites identiques qui voleront en tandem, l'un derrière l'autre, avec un écart de quelques secondes à deux minutes.
Jusqu'à présent, les scientifiques ne pouvaient observer ce phénomène qu'avec un seul satellite, ce qui ne leur donnait qu'un "instantané" de la situation. Grâce à ces deux "yeux", ils pourront pour la première fois mesurer comment la reconnexion magnétique évolue dans le temps et dans l'espace, ce qui est crucial pour comprendre sa dynamique.
Un lancement réussi pour SpaceX
Le lancement a été effectué par une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis la base de Vandenberg, en Californie. Prévu initialement mardi, il avait été reporté de 24 heures à cause d'une panne de courant dans un centre de contrôle aérien.
Le tir s'est déroulé sans encombre, et le premier étage de la fusée est revenu se poser sur la terre ferme, signant son 16ème vol réussi. En plus de TRACERS, la fusée transportait plusieurs autres petits satellites, dans le cadre d'une mission de covoiturage spatial.
On en dit quoi ?
Cette mission est une nouvelle illustration de la nouvelle ère de la science spatiale : des projets agiles et très spécialisés, menés par des universités, qui sont mis en orbite rapidement et à moindre coût par des lanceurs commerciaux comme ceux de SpaceX.
C'est aussi une belle démonstration de la philosophie du "réseau distribué". Plutôt que de construire un seul gros satellite complexe, la NASA a préféré en lancer deux plus petits qui travaillent ensemble pour obtenir des données plus riches.