C'est une vidéo de 12 secondes qui pourrait lui coûter très cher. Une touriste et influenceuse, connue sous le pseudonyme @blittem, fait l'objet d'une enquête criminelle en Turquie après avoir publié sur Instagram une vidéo la montrant en train de faire de la pole dance sur le mât d'un drapeau turc.
Une danse au sommet d'un château historique
La scène, qui a eu lieu il y a quelques jours, se déroule au sommet du château d'Uchisar en Cappadoce, un site historique très touristique. Sur les images, on voit la jeune femme, originaire de Bosnie-Herzégovine, enchaîner des figures de gymnastique autour du mât, sous le drapeau rouge et blanc de la Turquie qui flotte au vent.
La vidéo, postée sur son compte Instagram qui compte environ 9 000 abonnés, est rapidement devenue virale, provoquant un tollé en Turquie. De nombreux internautes et responsables politiques ont dénoncé un acte "irrespectueux" envers un symbole national.
Jusqu'à cinq ans de prison encourus
L'affaire a pris une tournure judiciaire. Le bureau du gouverneur de la province de Nevsehir a annoncé avoir déposé une plainte pénale contre l'influenceuse pour "insulte au drapeau turc". Une enquête a été ouverte par le procureur général.
Selon le code pénal turc, l'outrage public au drapeau national (article 300) est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison. L'influenceuse est également visée par l'article 301, qui punit "l'insulte à la nation turque" d'une peine maximale de deux ans de prison. Elle risque donc, en théorie, jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. "Nous suivons de près cet incident odieux, que nous considérons comme un manque de respect pour les valeurs morales de notre nation", a déclaré le bureau du gouverneur. Tendax donc.
L'influenceuse se défend
Face à la polémique, l'influenceuse a réagi sur ses réseaux sociaux en qualifiant ses détracteurs de personnes à "l'esprit étroit". "Tous les Turcs qui étaient présents ce jour-là ont été émerveillés" par sa performance, a-t-elle affirmé, se défendant de toute intention malveillante. En tous cas, elle ne se laisse pas démonter.
On en dit quoi ?
Cette affaire est un rappel que les lois et les sensibilités culturelles peuvent varier énormément d'un pays à l'autre. Ce qui peut être perçu comme une simple performance artistique ou une vidéo amusante pour les réseaux sociaux dans un pays peut être considéré comme une offense grave et un crime dans un autre. Comme quoi ça vaut le coup de faire gaffe.
La Turquie, en particulier, a des lois très strictes concernant le respect de ses symboles nationaux, comme le drapeau ou la mémoire de son fondateur, Atatürk. Pour les touristes et les créateurs de contenu, c'est un gros warning : avant de publier quoi que ce soit, il est toujours prudent de se renseigner sur les coutumes et les lois locales. Une simple vidéo "pour le fun" peut parfois avoir des conséquences franchement compliquées.