Moins de deux ans après son rachat historique du constructeur de caméras de cinéma RED, Nikon a dévoilé hier le premier fruit de cette union : la Nikon ZR. Il s'agit d'une caméra hybride compacte qui fusionne le meilleur des deux mondes : le savoir-faire de Nikon en matière de boîtiers et d'autofocus, et la puissance des codecs vidéo de RED.
Le meilleur des deux mondes
La Nikon ZR est construite autour du capteur plein format de 24,5 mégapixels, partiellement empilé, que l'on a découvert sur le Z6 III. Elle hérite donc des points forts de Nikon, comme une excellente plage dynamique de plus de 15 stops, un autofocus hybride très performant avec suivi du sujet par IA, et une stabilisation mécanique du capteur sur 5 axes (IBIS).
Mais la véritable révolution se trouve à l'intérieur. Pour la première fois, une caméra Nikon est capable d'enregistrer en interne dans le format RAW de RED, grâce à un nouveau codec baptisé "R3D NE". Elle intègre également la colorimétrie et les standards d'exposition de RED, ce qui garantit une parfaite cohérence d'image avec les caméras de cinéma haut de gamme de la marque. La ZR peut enregistrer en interne jusqu'en 6K à 60 i/s et en 4K à 120 i/s.
Des innovations en audio et un design pensé pour la vidéo
Nikon a également porté une attention particulière à la partie audio. La ZR est la première caméra au monde à proposer l'enregistrement audio 32-bit flottant en interne, une fonction très appréciée des professionnels qui permet d'éviter toute saturation du son, que ce soit via les micros intégrés ou une source externe.
Le design du boîtier, très compact (540g) et sans viseur, est clairement orienté vers la vidéo. Il est équipé d'un grand écran tactile articulé de 4 pouces, très lumineux et à haute résolution, pour faciliter les prises de vue.
Un prix qui change la donne
La plus grande surprise de cette annonce est sans doute le prix. La Nikon ZR sera disponible fin octobre au tarif de 2 349 € pour le boîtier nu.
Ce positionnement tarifaire est extrêmement agressif. Il place la ZR bien en dessous de ses concurrentes directes, la Sony FX3 (environ 4 700 €) et la nouvelle Canon C50 (3 799 €), tout en proposant sur le papier une fiche technique supérieure sur de nombreux points qui comptent pour les pros.
On en dit quoi ?
C'est une annonce majeure qui marque l'entrée fracassante de Nikon sur le marché très concurrentiel des caméras de cinéma compactes. En intégrant le prestigieux écosystème RED dans un boîtier Nikon abordable, performant et doté de sa fameuse stabilisation capteur, l'entreprise frappe un très grand coup.
Pour les vidéastes, c'est une bonne nouvelle. L'arrivée de ce nouveau concurrent, doté d'une proposition de valeur aussi forte, va obliger Sony et Canon à réagir, et pourrait bien faire baisser les prix sur ce segment. La ZR a tous les atouts pour devenir un best-seller et redéfinir les standards de sa catégorie.
