Après une décennie difficile, Intel multiplie les annonces et les partenariats stratégiques. Soutenue par un investissement de Nvidia et par une prise de participation du gouvernement américain, la firme de Santa Clara chercherait désormais à convaincre un ancien partenaire, Apple.
Intel en quête d’un allié de poids
Selon Bloomberg, Intel aurait approché Apple afin d’obtenir un investissement direct dans le cadre de sa stratégie de redressement.
Des discussions préliminaires auraient également porté sur un rapprochement plus global entre les deux entreprises, même si aucune décision n’a pour l’instant été prise. Les discussions en sont à un stade précoce et pourraient ne pas aboutir, précise une source anonyme citée par le média.
Un contexte sous tension
Ce possible rapprochement intervient après plusieurs mois agités pour Intel. La société a récemment obtenu un investissement de 5 milliards de dollars de la part de Nvidia, un geste inattendu de la part de son rival historique.
En parallèle, les relations houleuses entre le CEO d’Intel, Lip-Bu Tan, et Donald Trump (qui en exigeait la démission) ont abouti à une prise de participation de 10 % du gouvernement américain dans l’entreprise. Les marchés ont immédiatement réagi à la rumeur : l’action Intel a bondi de 6 %, tandis qu’Apple a connu un léger repli d’environ 1 %.
Une alliance bénéfique pour qui ?
Mais que pourrait tirer Apple d’un tel accord ? Une hypothèse avancée est qu’Intel pourrait jouer un rôle dans l’assemblage ou le packaging des puces Apple, renforçant ainsi l’intégration dans la chaîne de production américaine.
Une éventuelle participation financière permettrait aussi à Apple de marquer des points politiques en soutenant le American Manufacturing Program de 600 milliards de dollars, un projet majeur visant à relocaliser et sécuriser la production technologique aux États-Unis.
Un tel rapprochement aurait des allures de retrouvailles : pendant plus d’une décennie, Apple a utilisé les processeurs Intel pour motoriser ses Mac. Mais les retards répétés et les changements de feuille de route du fondeur ont poussé Cupertino à se tourner vers ses propres puces maison. En 2020, Apple a entamé la transition vers l’architecture ARM avec la gamme Apple Silicon, marquant la fin progressive de l’ère Intel dans ses ordinateurs.
Pour l’instant, ni Apple ni Intel n’ont souhaité commenter ces discussions. Mais si un accord voyait le jour, il pourrait redessiner les équilibres entre deux géants longtemps liés… puis séparés.