Cette semaine, Tim Cook a fait un saut à Tokyo, non pas pour y inaugurer un Apple Store, mais pour un dîner organisé pour Donald Trump à la résidence de l’ambassadeur des États-Unis, et ce, dans le cadre d’une opération visant des investissements japonais massifs aux États-Unis.
Un dîner stratégique pour Apple
Mais le CEO d'Apple n'était pas en tête-à-tête avec le Président. Selon Nikkei Asia, figuraient d’autres dirigeants américains du secteur technologique, notamment Marc Benioff (Salesforce) et Greg Brockman (OpenAI), ainsi que plusieurs grands patrons japonais tels que Masayoshi Son (SoftBank) et Toshihiro Mibe (Honda).
Sous des airs festifs avec la présence la nouvelle Premier Ministre du Japon, Sanae Takaichi (première femme à occuper ce poste au Japon), et un menu des plus gastronomiques, le motif politique était clair.
Et l'on sait que Tim Cook est très aguerri à ce genre d'exercice. Il lui fallait consolider la place d’Apple dans l’écosystème international tant au plan industriel que diplomatique. En outre, le Japon reste un marché essentiel pour Apple — non seulement pour ses ventes d’iPhone et autres produits et services, mais aussi pour ses fournisseurs stratégiques (capteurs, pièces, composants) — et ce dîner permet de souligner ce lien technique et commercial.
Dans l’ombre d’un pacte américain-japonais
Ce dîner s’inscrit apparemment dans un contexte d’accord global entre les États-Unis et le Japon : Tokyo s’est engagée à financer jusqu’à 550 milliards de dollars de projets aux États-Unis, en contrepartie d’un plafonnement ou d’une réduction des droits de douane sur les produits japonais. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a annoncé des investissements potentiels d’environ 490 milliards dans cette dynamique.
Dans ces conditions, la présence de Tim Cook prend aussi une dimension symbolique : Apple n’est plus simplement un fabricant d’appareils haut de gamme, mais un maillon d’une chaîne de valeur globale engagée dans les flux d’investissement internationaux.
Et la suite
Ce dîner à Tokyo marque une certaines montée en puissance des liens entre Apple, la diplomatie américaine et le marché japonais. Pour la firme américaine, il s’agit de renforcer un positionnement global, où la technologie, l’investissement industriel et la géopolitique se conjuguent. Cette participation peut également s'inscrire dans le plan d'investissement de 600 milliards de dollars officialisé en direct à la Maison Blanche.
De son côté, rappelons que Donald Trump préparerait un nouveau plan pour imposer des droits de douane sur les appareils électroniques importés proportionnels au nombre de puces qu’ils contiennent. Cette mesure pourrait bouleverser l’équilibre mondial des chaînes d’approvisionnement.
