Ce 25 décembre marquait aussi un anniversaire un peu particulier pour l’histoire du numérique. Il y a 35 ans (à un jour près), le World Wide Web voyait officiellement le jour au CERN, grâce au travail du physicien britannique Tim Berners-Lee. Une invention fondatrice, à l’origine du Web tel que nous le connaissons aujourd’hui et de nos usages quotidiens, du smartphone aux services cloud.
Un navigateur pionnier, bien loin de Safari ou Chrome
En décembre 1990, Tim Berners-Lee finalise le tout premier navigateur web, baptisé simplement WorldWideWeb. Développé sur un ordinateur NeXT — la société fondée par Steve Jobs après son départ d’Apple — ce logiciel n’avait rien à voir avec les navigateurs modernes. Son interface était austère, en noir et blanc, mais son concept était révolutionnaire.
Contrairement aux navigateurs actuels, WorldWideWeb faisait à la fois office de lecteur et d’éditeur de pages. Il permettait non seulement de consulter des documents, mais aussi d’en créer et d’en modifier directement. Une approche étonnamment avancée, qui plaçait déjà l’utilisateur au cœur du réseau.
À l’origine, le Web n’était pas destiné au grand public. L’objectif de Tim Berners-Lee était avant tout de faciliter le partage d’informations entre chercheurs du CERN, confrontés à des systèmes informatiques incompatibles. Pour y parvenir, il posa les bases de trois technologies toujours au cœur d’Internet : le langage HTML, le protocole HTTP et le principe des liens hypertextes.
Ces premières pierres ont permis la création d’un réseau de documents interconnectés, consultables depuis n’importe quelle machine compatible. En 1991, le CERN ouvre progressivement cette technologie vers l’extérieur, amorçant une adoption mondiale qui s’accélérera avec l’arrivée de navigateurs plus accessibles comme Mosaic, puis Netscape.
Trente-cinq ans plus tard, et même avec l'IA, le Web est omniprésent : commerce, divertissement, réseaux sociaux, intelligence artificielle… difficile d’imaginer notre quotidien sans lui. Pour les plus curieux, le CERN propose toujours un émulateur du navigateur WorldWideWeb, accessible en ligne, permettant de revivre l’expérience des débuts du Web et de mesurer le chemin parcouru. Une manière aussi de rappeler qu’à l’origine de cette révolution planétaire se trouvait une idée simple, mais puissante : rendre l’information accessible à tous, partout et sans barrière.