Nintendo met à jour son contrat utilisateur aux États-Unis et se réserve désormais le droit de désactiver à distance une Switch ou Switch 2 si des modifications logicielles ou des jeux piratés sont détectés. Une mesure radicale, qui pourrait bien arriver en Europe aussi.
Une mise à jour système problématique
La dernière mise à jour 20.0.0 du firmware de la Nintendo Switch a provoqué un blocage de nombreuses consoles. Plusieurs utilisateurs ont signalé l’erreur 2206-1015, qui empêche totalement l’accès au système. Nintendo a rapidement reconnu le problème et publié un correctif (20.0.1), disponible via le mode maintenance. Il suffit de forcer l’arrêt de la console, puis de redémarrer en maintenant les boutons volume +, volume - et power. Malgré ce correctif, cette mésaventure souligne la fragilité d’un système fermé où une simple mise à jour peut rendre une console inutilisable.
Une nouvelle clause radicale
En parallèle, Nintendo a discrètement modifié son contrat de licence utilisateur. Dans sa version américaine, il est désormais précisé que toute infraction aux règles d’utilisation peut conduire à rendre la console "définitivement inutilisable", en tout ou en partie. Parmi les actions interdites : contourner les protections logicielles, installer des copies non autorisées, ou utiliser des logiciels modifiés. Si ces conditions peuvent paraître assez classiques, la nouveauté c’est surtout la portée des sanctions. Nintendo se réserve le droit non seulement de désactiver les services en ligne, mais également l'appareil physique, en toute décontraction.
Le piratage en ligne de mire
Cette évolution contractuelle cherche clairement à renforcer la lutte contre le piratage, à l’approche de la sortie de la Switch 2. La firme japonaise a récemment gagné plusieurs batailles judiciaires contre les émulateurs Yuzu et Ryujinx. Elle poursuit sa stratégie de verrouillage en amont, quitte à menacer l’intégrité matérielle des appareils. Or, la définition de "modification non autorisée" reste floue, laissant la porte ouverte à d’éventuelles erreurs. Une console jailbreakée à des fins personnelles (comme la sauvegarde ou l’amélioration des performances), pourrait être désactivée sans recours.
Propriété, accès, et contrôle
Nintendo rejoint ainsi le mouvement plus large des constructeurs qui restreignent les usages pourtant légitimes de leurs appareils. Le contrat stipule aussi que les utilisateurs ne possèdent pas réellement les jeux numériques achetés, mais qu’ils en détiennent une simple licence, révocable à tout moment. Une manière de présenter les choses qui pourrait avoir des conséquences juridiques, en particulier par chez nous en Europe où la législation sur la propriété numérique protège plus les consommateurs. En attendant, les utilisateurs faire attention et accepter qu’une console payée plein tarif puisse être désactivée à distance par son fabricant. Pénible.