À quelques jours du sommet européen sur l’intelligence artificielle qui se tiendra à Paris du 10 au 11 février 2025, les annonces IA se multiplient et OpenAI franchit une étape majeure dans son expansion en Europe. L’entreprise à l’origine de ChatGPT et de Sora a annoncé l’ouverture de serveurs situés sur le continent, une décision stratégique visant à répondre aux préoccupations croissantes des entreprises et institutions européennes en matière de souveraineté et de protection des données.
Un pas vers une meilleure conformité avec le RGPD
En hébergeant ses données en Europe, OpenAI ne fait pas là un beau geste, mais s’aligne sur les normes applicables, notamment le RGPD. Cette initiative garantit que les informations des utilisateurs, leurs échanges avec l’IA, ainsi que les contenus générés, seront stockés et traités sur des infrastructures localisées en territoire européen. Cet engagement fort vise à lever les réticences des entreprises, administrations et particuliers quant à la sécurité et la confidentialité de leurs données.
Mais cette annonce ne cache pas trop les ambitions débordantes d'OpenAI, à savoir renforcer sa position sur le marché européen face à de sérieux concurrents locaux, comme la startup française Mistral AI. En mettant en avant une implantation européenne, la firme de Sam Altman espère convaincre davantage de structures officielles d’adopter son IA, notamment dans des secteurs où la réglementation impose des exigences strictes sur la localisation des données, comme la finance, la santé et l’éducation.
Un contexte international tendu
OpenAI n’est pas la première entreprise américaine à adapter son infrastructure pour répondre aux attentes des régulateurs européens. Amazon et GitHub ont déjà mis en place des initiatives similaires en proposant des solutions de cloud souverain en Europe.
Cette annonce intervient alors que l’IA générative est de plus en plus scrutée par les gouvernements et les institutions européennes. OpenAI est d'ailleurs régulièrement pointée du doigt pour son manque de transparence et ses pratiques en matière de données personnelles. Aussi, cherche-t-elle ainsi à redorer son image et à renforcer sa relation avec les instances européennes.
L’initiative d’OpenAI prend une dimension encore plus stratégique face à la montée de nouvelles solutions concurrentes -cette fois-ci en provenance de la Chine. Quelques jours seulement après le lancement de Deepseek, une IA chinoise dont les données sont stockées en Chine, la firme américaine veut rassurer les entreprises européennes en leur garantissant un environnement plus sécurisé et conforme aux standards européens.
Avec cette implantation locale, OpenAI espère non seulement séduire de nouveaux clients mais aussi anticiper d’éventuelles régulations plus strictes sur le traitement des données par les acteurs de l’intelligence artificielle. Reste à voir si cette démarche suffira à convaincre les autorités et les utilisateurs européens d’accorder leur confiance à ChatGPT sur le long terme.
