Alors que l'IA semble être partout, Amazon a récemment pris une décision radicale : interdire son utilisation lors des entretiens d’embauche. Face à la montée en puissance des outils d’IA capables de souffler des réponses aux candidats en temps réel, le géant du e-commerce veut s’assurer que le processus de recrutement reste transparent et équitable.
L’IA, un allié discret pour les candidats
Aujourd’hui, il est devenu facile pour un candidat de s’appuyer sur des outils comme ChatGPT, et ce, bien au delà de la rédaction d'un CV ou d'une lettre de motivation. Il est question ici de bénéficier d'un sérieux coup de pouce lors d'entretien en Visio, par exemple en calant son smartphone hors champ. L'IA vient alors guider son utilisateur pour chaque réponse.
Conscient de ce phénomène, Amazon a pris des mesures strictes. Selon Business Insider, chaque candidat se voit désormais rappeler en début d’entretien un engagement de non utilisation de l'IA, et ce, à peine de se voire immédiatement recalé.
En outre, les recruteurs d’Amazon ont été formés et reçu des consignes spécifiques pour repérer les tricheurs. Comme des signes de lecture apparente (un candidat qui lit ses réponses mot à mot, sans spontanéité), des erreurs de lecture ou encore des mouvements oculaires suspects (les yeux qui suivent un texte en bas d’écran ou qui évitent le regard direct peuvent trahir l’utilisation d’une aide extérieure).
L’IA : un débat qui divise le monde du recrutement
Si Amazon considère l’usage de l’IA en entretien comme un avantage injuste, d’autres voix s’élèvent pour défendre cette pratique. Ainsi, Michael Guan, cofondateur de Final Round AI -une start-up ayant récemment levé 7 millions de dollars- prêche pour sa paroisse. Il estime que si les candidats peuvent utiliser l’IA pour briller lors d’un entretien, alors ils peuvent certainement continuer à utiliser l’IA pour briller au quotidien au travail. Cela voudrait-il alors dire qu'il ne restera plus qu'à embaucher des IA dans ces conditions.
Ce débat soulève une question fondamentale : l’IA doit-elle être perçue comme une forme de tricherie, ou comme un outil permettant de mettre tous les candidats sur un pied d’égalité, en compensant certaines inégalités de langage ou de stress...
Avec l’essor rapide de l’IA générative, il est probable que cette course à la détection devienne un nouveau défi pour les recruteurs. Amazon ne sera sans doute pas le seul à poser des règles strictes, et l’avenir du recrutement pourrait bien se jouer à l’intersection entre technologie et éthique.
