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Vie privée et Alexa+ : Amazon impose l’envoi des requêtes vocales sur ses serveurs

Par Laurence - Publié le

Mauvaise nouvelle pour les adeptes de la vie privée : avec Alexa+, Amazon supprime une option cruciale qui permettait aux utilisateurs de limiter l’envoi de leurs enregistrements vocaux vers ses serveurs. Désormais, toutes les requêtes vocales seront forcément transmises au cloud, même pour les commandes les plus simples.

Amazon Alexa+ Vie privée


Fin du traitement local des requêtes : un retour en arrière ?



Jusqu’à présent, les enceintes Echo proposaient une option permettant de ne pas envoyer les enregistrements vocaux à Amazon, ce qui garantissait ainsi un traitement en local de certaines commandes basiques, comme lancer un minuteur (on a des fans de cette fonction à la rédac'). Mais, avec l’arrivée d’Alexa+ le 28 mars aux États-Unis, cette fonctionnalité disparaît purement et simplement.

Dans le contexte actuel, Amazon tente de rassurer en expliquant que les utilisateurs pourront toujours activer la suppression automatique des enregistrements, après un certain temps. Mais pour analyser en temps réel les requêtes vocales -même les plus ordinaires-, l’entreprise impose désormais un passage obligatoire par ses serveurs.

Vie privée et Alexa+ : Amazon impose l’envoi des requêtes vocales sur ses serveurs


Cette suppression concerne plusieurs générations d’enceintes, notamment l’Echo Dot (4e génération), l’Echo Show 10 et l’Echo Show 15, tandis que les modèles plus récents avaient déjà perdu cette option.

Précisons qu'Amazon a tenu à éclaircir la situation: L'expérience Alexa est conçue pour protéger la vie privée de nos utilisateurs et leurs données personnelles, et cela ne changera pas. Nous nous concentrons sur les outils et les contrôles de confidentialité que nos clients utilisent le plus et qui fonctionnent le mieux avec les expériences d'IA générative qui s'appuient sur la puissance du cloud sécurisé d'Amazon. Les utilisateurs peuvent continuer à choisir parmi un ensemble robuste d'outils et de contrôles, y compris la possibilité de ne pas sauvegarder leurs enregistrements vocaux. Nous continuerons à tirer des enseignements des commentaires de nos clients et à développer des fonctionnalités de confidentialité en leur nom.


Une mise à jour qui pose question, notamment en Europe



Si ce changement ne concernepour l’instant que les États-Unis, la version Alexa+ devrait arriver d’ici la fin de l’année en Europe, où elle risque de se heurter au RGPD. En effet, le règlement européen impose des restrictions sur l’exploitation des données personnelles et pourrait compliquer la généralisation de cette pratique sur le Vieux Continent.

D’autant plus qu’Amazon traîne déjà quelques casseroles sur ce sujet. En 2023, l’entreprise avait été condamnée à une amende de 30 millions de dollars pour avoir illégalement conservé des enregistrements provenant de ses enceintes connectées.

Alexa+ : plus intelligente, mais plus intrusive



L’arrivée d’Alexa+ marque un tournant pour l’assistant vocal d’Amazon qu'Apple ne semble pas prête à prendre pour le moment,t. Boostée à l’IA générative, cette nouvelle version promet d’être plus naturelle et plus performante, mais elle impose aussi un modèle payant et une plus grande curiosité. L’abonnement coûtera 20 dollars par mois, sauf pour les utilisateurs de Prime qui pourront y accéder gratuitement.

Si cette évolution permet d’améliorer les capacités de l’assistant, elle renforce aussi la dépendance au cloud et pose une nouvelle question sur la confidentialité des données. Il faudra attendre un peu avant de voir comment Amazon va justifier ce changement auprès des régulateurs et des utilisateurs.